AB va-t-il rebondir? AB va-t-il rebondir de ne pas avoir flatté les ego de ceux qui croient ou croyaient avoir la «réponse» au problème des abertzale. «Dans le jambon tout est bon» et «Dans le plastique tout est magnifique»… Les slogans sont porteurs mais la réalité cache bien d’autres choses… Malgré un syndrome Peter Pan, soit disant, très affirmé, AB ainsi que les abertzale font ce qu’il y a à faire pour proposer une alternative socioéconomique à la population de notre pays. Une alternative qui ne déroge en rien à nos valeurs et qui s’affirme chaque année de plus en plus unanime dans notre mouvement. D’ailleurs, l’alternative devient si crédible que des candidatures inimaginables il y a quelques an-nées deviennent possibles et réelles aujourd’hui.
La métaphore du monde rugbystique est intéressante mais inappropriée pour un parti comme AB. Nous sommes bien loin du monde de l’ovalie. Certains voudraient bien nous faire croire que nous ne sommes qu’un ballon ovale au rebond incertain. Mais, bien loin des décisions prises à la légère et à la va vite, ce qui caractérise avant tout notre maison c’est la démocratie participative.
Capacité de discernement
Les décisions se votent. Elles s’argumentent et se débattent. Donc quitte à faire une métaphore autant prendre celle de la pelote. Les rebonds sont maîtrisés et la pelote prend réellement la direction décidée. En revanche, on ne peut nier que pour l’adversaire les deux murs sont difficiles à encaisser surtout lorsqu’ils s’enchaînent régulièrement au fil des points. Acculé et fatigué, la capacité de discernement se perd vite alors que la pelote court. Dès lors, il est facile de mettre en avant la peur de grandir quand c’est sa propre ombre qui, entre nous, essaye «discrètement», si c’est possible de nos jours, de scier la branche sur laquelle notre mouvance est assise. Le combat politique est une chose mais essayer en off de saborder une décision pour justifier ses positionnements politiques ce n’est plus du combat politique.
Alors oui AB va rebondir. AB va rebondir dans ce cercle abertzaleo-abertzale qui se développe petit à petit. La crise n’est pas derrière nous mais bien devant nous. Les années qui viennent vont être difficiles mais la crise à du bon dans un sens: elle favorise l’alternative. La Grèce nous l’a montré et l’ascension de l’extrême gauche doit être un modèle pour nous. Effectivement, l’alternative d’Iparralde c’est l’abertzaléisme pour tout un tas de raisons. Outre la défense de notre patrimoine local, notre projet est la relocalisation de l’économie et de la politique à l’échelle de notre bon et vieux Pays Basque. On le voit à l’heure actuelle, le débat sur l’institution nous donne tous les jours un peu plus raison.
Travail commun
Notre projet est la construction du Pays Basque de demain. Cette position nous ne pouvons la défendre seuls. C’est pour cela qu’il y a peu nous signions une déclaration d’intention pour mettre en place un travail commun avec EA, Alternatiba, Aralar et Batasuna. C’est le choix stratégique fait par le secrétariat d’AB cette année. On peut lire d’ailleurs à ce sujet des caricatures faciles et gratuites: certains y voient «un simple lifting structurel (…) s’appuyant sur l’effet d’une belharra venue du Sud». Or, il n’y a pas de lifting structurel. Notre structure n’a pas évolué et n’a pas pour vocation d’évoluer. Nous continuons le même travail qu’avant mais à plusieurs. Notre priorité est l’accumulation de forces politiques qui vont dans le même sens. De plus, ces initiatives ont au moins eu le mérite de réunir toutes les chapelles abertzale et souverainistes autour d’un même projet. Depuis plus de dix ans cela n’était pas arrivé.
La capacité à grandir d’AB vient de son engagement et de ses responsabilités dans l’abertzaléisme d’Iparralde. Nos voix sont comptées et attirent les autres formations politiques. De plus, il ne faut pas oublier le chemin parcouru depuis le mouvement Enbata. Notre priorité doit être la pérennisation du travail entre abertzale. L’idéal serait de mettre en place un accord stratégique avec Batasuna concernant Iparralde sur les trois grands points que sont l’institution, l’officialisation du basque, la résolution du conflit. En cela AB montrerait sa capacité à rebondir et sa capacité à grandir.