Fin septembre dernier, les associations Alda et “Saint Malo J’y vis… j’y reste !” obtenaient une première victoire d’étape importante : Airbnb annonçait se mettre en règle avec la loi sur les numéros d’enregistrement sur Anglet, Bayonne et Saint-Malo, et ce dès le 7 décembre.
Les 2 associations se sont également réunies ce vendredi 3 décembre avec le cabinet de la ministre du logement Emmanuelle Wargon pour aborder le dossier des locations de courtes durée. Alda fait aujourd’hui un premier point sur l’opération de régularisation d’Airbnb sur Bayonne et Anglet, et rappelle l’urgence d’adopter une mesure ferme de compensation pour stopper définitivement la « airbnbisation » du parc local de résidences principales.
Contrôle de la régularisation d’Airbnb
De nombreuses actions avaient été menées au cours de l’année écoulée pour tenter de freiner la prolifération des meublés de tourisme permanents de type Airbnb dans des régions comme la Bretagne, la côte méditerranéenne ou le Pays Basque. Stoppées dans leur développement sur les grandes villes comme Paris, Lyon, Bordeaux, Nantes qui constituaient leur marché principal, les plateformes comme Airbnb avaient en effet décidé cette dernière année de se redéployer vers les petites villes du littoral et les territoires ruraux. Nos actions ont porté leurs fruits et Airbnb a décidé le 23 septembre dernier de rajouter Anglet, Bayonne et Saint-Malo à la liste des villes comme Paris, Lyon, Nantes ou Toulouse où elle a accepté de se mettre en règle avec la loi. Du coup, sur Anglet, Bayonne et Saint-Malo, plus aucune annonce de logement entier à location de courte durée ne pourra être publiée à compter de ce 7 décembre 2021 sur le site d’Airbnb sans numéro d’enregistrement (ce que la loi imposait pourtant à Airbnb depuis 2017, et qu’elle devrait également respecter dans toutes les autres communes). Alda a procédé à l’examen du site d’Airbnb ce jeudi 9 décembre pour contrôler la réalité de la régularisation et ses effets concrets.
Entre 23 et 30 % d’annonces de logements entiers en moins
Sur Anglet, on est passé de 1261 logements entiers proposés en location de courte durée sur le site Airbnb avant le 7 décembre à 971, soit 23 % en moins. Sur Bayonne, le nombre de logements entiers a baissé de 766 à 541, soit 30 % en moins (Chiffres du 9 décembre 2021).
Il reste quand même plusieurs dizaines de logements entiers toujours proposés à la location de courte durée sans numéro d’enregistrement (ce qui montre qu’Airbnb ne maîtrise pas ses bases de données).
Enfin, l’examen minutieux réalisé par Alda nous a permis d’identifier 24 faux numéros sur Bayonne et 40 sur Anglet. Les propriétaires ont fourni un numéro bidon à Airbnb qui s’en contente et publie malgré tout leurs annonces.
Nous voyons que l’action d’Alda en Pays Basque, comme celle d’autres collectifs ailleurs, porte ses premiers fruits, mais qu’il reste du chemin à parcourir. Nos actions vont donc continuer jusqu’à la régularisation totale d’Airbnb et des autres plateformes sur la totalité des communes du Pays Basque, et surtout jusqu’à l’adoption par l’agglomération d’une mesure de compensation assez ferme pour stopper l’hémorragie du parc de résidences principales vers les locations de courtes durée version airbnb. Les locations à l’année pour les familles habitant dans la Communauté d’agglomération Pays Basque doivent redevenir un principe au sein de notre territoire.
Les colonnes foncées correspondent aux données extraites j-1 avant nettoyage de la base (le 6 décembre). Les colonnes claires correspondent aux données extraites le jour où la régularisation d’Airbnb a été effective (le 9 décembre). Les bleues correspondent à toutes annonces confondues. Orange : uniquement les annonces non “chambre” donc logements entiers, qu’il y ait ou non un numéro (et qu’il soit bidon ou pas). Marron : uniquement les logements entiers avec le champs “Numéro enregistrement” renseigné, que ce soit un vrai numéro, bidon, ou “bail mobilité” ou “hôtel”. (Travail réalisé sur les annonces en ligne sur Airbnb le jeudi 9 décembre, en collaboration entre Alda, ParisvsBnB et Saint-Malo j’y vis… j’y reste !)