Lurzaindia a développé en dix ans des outils adaptés pour préserver la terre nourricière mais aussi lutter contre les prix inéquitables et la perte d’usage agricole, en permettant également à des jeunes paysans de s’installer.
Née en 2013 suite à la transformation du Groupement foncier agricole (GFA) du Pays Basque — lui-même créé en 1979 —, Lurzaindia aura dix ans cette année. Le bilan chiffré dit déjà une partie de ce qu’a permis la structure : avec 486 ha en propriété collective aujourd’hui, sortis définitivement du marché spéculatif, on peut dire que le rythme des acquisitions de terres agricoles s’est accéléré depuis 2013, avec 13 acquisitions en 10 ans grâce à la contribution d’actionnaires confiant leur épargne. Une très large majorité des terres acquises ont permis d’accompagner l’installation de jeunes non issus du milieu agricole, pour qui une installation en agriculture est souvent impossible sans ce soutien.
De plus, sur les terres acquises il y a plusieurs décennies, les premiers fermiers arrivent à la retraite et Lurzaindia permet les premières transmissions, parfois en faveur d’un fils ou fille du fermier s’ils le souhaitent et d’autres fois en faveur d’une nouvelle personne et / ou d’un nouveau projet.
C’est maintenant que nous voyons encore plus l’intérêt d’un outil comme Lurzaindia car les transmissions sont facilitées, puisqu’il n’y a pas avec un tel outil des droits de succession à chaque génération. Lurzaindia permet l’usage agricole de façon pérenne et sécurisée sans que l’agriculteur soit pour autant propriétaire. Et la terre reste un bien commun, sous forme de propriété collective.
De la même façon, depuis 10 ans, Lurzaindia s’est régulièrement portée candidate auprès de la SAFER pour demander des préemptions sur des ventes à des prix spéculatifs, afin de garantir un prix équitable de la terre agricole, c’est-à-dire le prix que l’activité agricole peut payer, mais aussi bien souvent pour éviter la perte de l’usage agricole au profit de projets non agricoles.
En appui de collectifs locaux, ou à l’inverse soutenu par eux suivant les lieux et les circonstances, Lurzaindia a porté plusieurs recours en justice afin d’agir en accord avec sa mission de préservation de la terre agricole.
En définitive, on peut dire que Lurzaindia a deux missions essentielles qui sont complémentaires et nécessaires : le premier volet garantit la préservation de la terre nourricière avec sa foncière d’acquisition, son association, et depuis fin 2022 sa Fondation. Héritière du GFA, Lurzaindia n’a pas seulement hérité des biens, mais également de cette envie de préserver le bien commun et de construire un outil pour y parvenir. Mais le deuxième volet est tout aussi important : c’est un outil de lutte contre les prix inéquitables, et la perte d’usage agricole. Les deux volets de ces missions essentielles sont cohérents.
Les luttes du monde paysan pour préserver la terre, « outil de travail paysan » existent depuis fort longtemps, celles des années 60 pour empêcher la vente de terres agricoles aux enchères, ou le renvoi de fermiers des terres qu’ils occupaient, sont encore dans les mémoires et font particulièrement écho aujourd’hui…
La terre agricole fait partie de notre patrimoine, de notre identité, elle est source d’alimentation, source d’emploi et de vie. Mais elle n’est pas renouvelable, ne l’oublions pas.
Donnez à Lurzaindia les moyens de poursuivre son action pour la décennie à venir !