L’Europe provoque des fractures dans le mouvement abertzale qui se positionne difficilement vis-à-vis de sa construction. Jakes Bortayrou souligne cette ambivalence et restitue ici les consignes d’Euskal Herria Bai pour l’échéance du 25 mai.
Les positions vis à vis de l’Europe au sein du mouvement abertzale sont ambivalentes et ont souvent provoqué des divisions. D’un côté la construction européenne est perçue comme une opportunité politique pour le Pays Basque en affaiblissant le carcan des Etats oppresseurs.
D’un autre côté, la construction néo-libérale de l’Europe réellement existante suscite ici le même rejet que chez toutes les forces à gauche de la social-démocratie.
Ces différents points de vue se sont exprimés par des positionnements opposés lors du référendum sur le traité de Maastrich en 92 ou sur le traité constitutionnel européen en 2005. A cette tension politique se rajoutent des choix tactiques différents lors des échéances électorales : occupation du terrain par l’affirmation nationale basque ou alliances avec des options qui prennent en compte les points importants de l’agenda abertzale et permettent un accès aux institutions européennes.
Ainsi la participation abertzale aux élections européennes a connu des expressions diverses : présence d’abertzale du Nord sur les listes d’Herri Batasuna, soutien à des listes ou alliances, listes autonomes.
Pour cette année, la coalition Euskal Herria Bai, consciente des enjeux du moment a défini une position pragmatique que chacun des partis a adoptée dans son assemblée générale.
UE sous contrôle de puissants lobbys
Point de départ obligé, un constat préoccupant. L’Europe est immergée dans une profonde crise politique autant qu’économique. Basée sur les dogmes néolibéraux, sa construction, si elle a verrouillé traité après traité toute possibilité d’une politique alternative, n’a pas obtenu la convergence prévue entre les différentes économies des pays de l’Union.
Plutôt que la coopération elle suscite la concurrence entre les pays qui la composent rendant politiquement compliquée et peu désirable toute avancée institutionnelle.
Replis nationalistes, dérives xénophobes, progression des idées d’extrême-droite sont les fruits vénéneux de cette union sous contrôle de puissants lobbys du mode économique et financier.
Pire, en cette année d’élections à haut risque, la Commission avec le soutien non affiché des États négocie en toute opacité un Pacte transatlantique sur le commerce et l’investissement dans le but de faire disparaître toute norme sociale ou environnementale qui ferait obstacle au business. Loin d’un projet émancipateur, l’Europe est devenu un repoussoir pour beaucoup, victimes de sa politique d’austérité, de ses plans d’ajustements, de l’inflexibilité de sa Banque centrale et sa politique de l’euro fort.
Comment changer le cours des choses ? Le défi stratégique est immense et, il faut bien le reconnaître, l’impuissance des forces de gauche avérée et les voies d’une alternative encore très embryonnaires.
Deux abertzale d’Iparralde sur la liste
Pour les abertzale le bilan européen des cinq années écoulées est en clair obscur. Relance du groupe “friendship” en faveur de la résolution du conflit, mobilisation et soutien de députés aux personnes victimes de la MAE ou sur des cas de répression, résolution du Parlement européen sur les langues européennes menacées de disparition portée par François Alfonsi, élu RPS sans oublier au registre judiciaire, la décision de la Cour européenne des droits de l’homme contre la doctrine Parot ayant permis la libération de dizaines de prisonniers basques.
Pour autant, pour ceux et celles qui avaient fait le choix d’une alliance, le compte n’y est pas en terme de relations politiques, de suivi des dossiers et d’initiatives. La configuration 2014 est différentes à bien des égard de celle de 2009 et notamment par la rupture de l’alliance entre RPS et EELV.
Mais c’est surtout le processus de construction d’EH Bai comme espace politique commun et la nécessité de le renforcer et de le sécuriser qui a guidé la décision des trois partis qui composent jusqu’à présent la coalition.
Au sortir des municipales, moment intense de mobilisation militante et avec des résultats très encourageants, les échéances électorales européennes ne pouvaient pas être une pomme de discorde. Si les conditions d’alliances expérimentées par les un-e-s n’étaient pas réunies, l’intérêt d’une liste autonome reste quant à lui relatif au vue de la circonscription électorale, des coûts et d’une campagne très courte. Par contre la possibilité d’expression de la dimension nationale du Pays Basque au-delà des divisions politico-administratives est réelle grâce à l’accord stratégique des cinq partis. La participation d’EH Bai sera donc concrétisée par la présence de deux citoyennes d’Iparralde au sein de la liste constituée par EH Bildu et d’autres forces dans l’État espagnol. Le probable futur élu de la coalition sera donc le porte-voix de tout Euskal Herria à Bruxelles, permettra des initiatives et la recherche d’alliés potentiels en faveur des questions qui touchent directement le Pays Basque. De même sa présence rendra possible le suivi et la connaissance des dossiers européens.
Enfin EH Bai interpellera les têtes de liste se présentant dans l’État français concernant la reconnaissance du Pays Basque au niveau européen et le soutien au processus de paix.
Tu oublies le soutien abertzale à la liste de
J. Bové.
Ez ahantz!
Hauteskundeetan ez bozkatzea, nagusienarentzat bozkatzea da!
Agur. Jeltzaileak ez ote dira abertzale ? Elkarte bakarra omen da Euskal Herriko bi aldetan, zerendak aurkezten dituenak.
Agur. Le PNV n’est-il pas un parti abertzale ? Apparemment ce sont les seuls à présenter une liste de chaque côte de la Bidassoa
Effectivement on peut se poser la question de savoir si le PNB d’Iparralde est vraiment abertzale, quand on voie les alliances qu’ils ont tisser aux municipales, et qu’ils n’hésitent pas à s’allier avec les personnages les plus anti-basque pour virer un Abertzale de la présidence de CC à Garazi Baigorri.
EH Bai sustengatzen dut bainan ez da hautetsirik Ipar aldean ; horrek erran nahi du ez naizela boz emaiterat joanen 25 an.
Hori ezindut egin ; beraz nere boza emanen dut José BOVERI, bere zerrendan delakotz Sauveur BACHO.