L’Edito du mensuel Enbata
Lorsqu’en 2018, l’association des Villes et villages où il fait bon vivre en France publiait son premier palmarès, la côte basque était plutôt fiérote de se voir aussi bien lotie. Cinq ans plus tard, ce mois de février, Bayonne, Biarritz, Anglet et Guéthary caracolent en tête de ce même classement et ses habitants en sont bien moins lotis. En cause, une histoire simple d’offre et de demande qui fait grimper les prix avec l’arrivée massive de nouveaux habitants mais aussi la prolifération de logements à usage de résidence secondaire ou de locations touristiques. L’« esprit village », tant vanté dans cette étude, s’en trouve menacé et il n’y a bien plus que le président du Conseil départemental, Jean-Jacques Lasserre, pour vouloir encore promouvoir l’attractivité du Pays Basque, avec une poignée de jusqu’au-boutistes de la LGV et quelques propriétaires défendant leurs bonnes affaires.
Thierry Saussez, président de l’association Villes et villages où il fait bon vivre, indique que ce label « permet aux municipalités de capitaliser sur le fort impact médiatique du palmarès à travers une communication positive pour affirmer la fierté des habitants, développer la promotion économique et touristique, et séduire de nouveaux arrivants ».
Faut-il séduire de nouveaux arrivants quand les habitants du Pays Basque sont exclus du marché immobilier ? À l’évidence, la réponse est non et se mesure à l’indignation qui gagne le Pays Basque. Les partisans d’un oui le seraient pour de mauvaises raisons, essentiellement spéculatives, y compris ce Conseil départemental qui récolte les droits de mutation — les frais de notaire — au prorata du prix des ventes immobilières et augmente ses recettes de fonctionnement à mesure que le marché s’envole au Pays Basque. Les béarnais peuvent être satisfaits. Quant à la « fierté des habitants » du Pays Basque, il n’y a pas de quoi la sortir de sa poche avant le mouchoir, lorsque nos enfants s’expatrient pour trouver un toit à leur prix. Face à cette situation, il n’y a même plus à tortiller sur des bases idéologiques, il y a bien longtemps que l’intérêt général est censé taper sur la main du marché.
Le droit au logement est un droit fondamental qui doit garantir des conditions de vie dignes. Si la France est exemplaire sur le plan du droit, c’est en revanche dans son application qu’elle pêche. La loi du 5 mars 2007, instituant le droit au logement opposable, permet par exemple aux personnes se trouvant face à des difficultés économiques et sociales ne leur permettant plus d’assumer les coûts du logement de faire reconnaitre l’urgence de leur situation afin d’être logés en priorité. Cela n’empêche en rien les expulsions, les niveaux de loyers déconnectés des revenus réels, la progression du mal logement et une rotation insuffisante du parc social. Pour le Pays Basque, la balle est dans le camp de la puissance publique ou du législateur, c’est à dire de la mobilisation populaire qui va l’actionner.
La mesure de compensation, qui prend effet ce 1er mars dans 24 communes du Pays Basque, est à cet égard emblématique de ce qui peut être réalisé, en l’occurrence par la Communauté d’agglomération Pays Basque. Comme à Paris ou à Bordeaux, il faudra désormais créer un logement d’habitation équivalent pour prétendre louer un logement touristique. Ces logements meublés sont soumis à autorisation tous les trois ans maximum, ce qui promet, dans ce délai, de récupérer la plupart de ces logements pour des locations à l’année ou pour des ventes et de contenir les prix pratiqués. D’autres leviers sont nécessaires pour permettre de « vivre et se loger au Pays Basque » et limiter la prolifération des résidences secondaires ou optimiser le parc social. Des solutions qui s’inventent aujourd’hui et débutent, comme de bien entendu, par une imposante manifestation ce 1er avril. De quoi affirmer la fierté des habitants.
Le droit au logement OK, mais qui a donné les permis de construire sans se soucier si la construction était pour une résidence principale ou secondaire, alors que le problème du logement pour les enfants du Pays était toujours en suspens : Il y a plus de 40 ans ce problème existait déjà et les élus fermaient les yeux. A qui profite le crime ? Maintenant il faut que celui qui loue doit proposer aussi un logement à l’année. Ceci ne résoudra pas le problème à nos jeunes de se loger car les propriétaires n’admettent pas qu’on s’occupe de leur propriété. Vous vous tromper de cible. Il faut se tourner vers les promoteurs immobilier car ceux sont eux qui font grimper les prix, qui construisent pour des résidences secondaires et ne s’occupent guère de l’enfant du Pays s’il a ou pas un logement à un prix convenable.