Seaska ouvrira un deuxième lycée à Saint-Palais en septembre 2027. L’assemblée générale annuelle de Seaska s’est tenue ce samedi matin à Kanbo. Le Conseil des Ikastolas y a réuni 140 représentants des 39 ikastola du Labourd, de Basse-Navarre et de Soule. En plus du vote sur les orientations et le budget prévisionnel pour l’année scolaire 2025/2026, un rapport sur le développement du lycée a également été voté.
Actuellement, le seul lycée en langue basque est le lycée Etxepare à Bayonne. Il y propose une filière générale, une filière professionnelle en Animation et Vente, ainsi qu’une filière technologique. Avec 536 élèves, les locaux de Bayonne sont saturés, ce qui a conduit à l’ajout de bâtiments préfabriqués ces dernières années.
Mais au vu du nombre d’élèves issus des cinq collèges de Seaska, et du projet d’ouverture de nouvelles filières, le besoin d’un second lycée était évident. Aujourd’hui, 13 % des élèves du primaire sont scolarisés dans les ikastolas, contre seulement 6 % au lycée. En élargissant l’offre d’enseignement et en ouvrant un deuxième lycée, l’objectif est de faire croître ces chiffres.
Ce nouveau lycée, tout comme Etxepare, sera un outil de développement de la langue et de la culture basques, tant dans son projet pédagogique que dans les options proposées.
Concernant son implantation, Seaska a reçu plusieurs propositions de différentes municipalités. Finalement, elle a retenu celle de Saint-Palais : le lycée sera construit sur un terrain situé près de l’ikastola actuelle, à proximité immédiate de terrains de rugby et de football, de deux complexes sportifs, d’une piscine, et du centre-ville, accessible à pied. Seaska souhaitait que ce nouveau lycée, en complément de celui de Bayonne situé à l’Ouest du Pays Basque Nord, soit implanté à l’Est, afin d’assurer une couverture équilibrée du territoire, ce qui constitue une priorité.
Le second lycée ouvrira en 2027 et pourra accueillir 180 élèves à ses débuts. Il proposera une filière générale, sans exclure l’ouverture future de filières technologiques. Un internat est également envisagé. À Bayonne, l’objectif est de développer également l’enseignement professionnel, d’autant plus que la Communauté d’Agglomération Pays Basque a décidé de mettre à disposition de Seaska le terrain situé en face du lycée Etxepare.
Dans les mois à venir, les responsables de Seaska auront pour tâche de boucler le financement de ce nouveau lycée. Bien qu’aucun chiffre n’ait encore été dévoilé, le coût est estimé à plusieurs millions d’euros.
Examens et Office public de la langue basque
Erik Etxart, co-président de Seaska, a évoqué au début de l’assemblée la Danborrada organisée par les ikastola à Bayonne le 23 mai. Le 26 mai, le nouveau recteur Jean-Marc Huart a visité l’ikastola d’Anglet, puis a rencontré les représentants de Seaska dans leurs locaux. Il a publiquement promis des avancées sur la question des examens. Lors de sa réunion avec Seaska, il a aussi exprimé sa volonté d’assurer des heures supplémentaires dès la rentrée prochaine, et de trouver une solution aux postes spécifiques jugés indispensables (conseillers pédagogiques, enseignants spécialisés, etc.).
Depuis cette rencontre, plusieurs réunions ont eu lieu, mais aucune décision concrète n’a encore été prise. Si aucune réponse n’est donnée en juillet, la question sera de nouveau posée à la rentrée.
Il a également été annoncé que cette année, plusieurs ikastola ont fait l’objet d’auto-évaluations et d’inspections de la part du ministère de l’Éducation. D’un côté, des procédures d’auto-évaluation ont été conduites dans les établissements du secondaire, et de l’autre, quatre ikastola ont été inspectées. Bien que tous les résultats ne soient pas encore connus, les inspections se sont globalement très bien passées, et les représentants du ministère ont pu constater la qualité du travail pédagogique réalisé dans les ikastola.
Enfin, lors de son assemblée générale, Seaska a exprimé sa déception quant à l’augmentation jugée insuffisante du financement de l’Office public de la langue basque. Cet organisme s’est fixé comme objectif de faire passer le taux de locuteurs bascophones de 20 % aujourd’hui à 30 % d’ici 2050, mais les moyens alloués sont jugés largement insuffisants pour atteindre cet objectif. De belles paroles ont été prononcées, mais peu d’avancées concrètes. Seaska a lancé un appel spécifique à l’Etat, au Département des Pyrénées-Atlantiques et à la Région Nouvelle-Aquitaine pour qu’ils dotent la politique linguistique publique des moyens nécessaires.
Enfin, des décisions importantes ont été prises pour l’année scolaire 2025/2026 en matière d’éducation et de revitalisation de la langue, notamment le souhait de soutenir le développement des Maisons d’Assistantes Maternelles immersive en euskara et l’élargissement de l’offre du futur lycée mentionné plus haut.