L’abandon des LGV pourrait permettre d’investir sur l’existant

Avec la LGV, les petites gares comme celle de Guéthary n’auraient plus aucun avenir.
Avec la LGV, les petites gares comme celle de Guéthary n’auraient plus aucun avenir.

Le PDG de la SNCF Guillaume Pépy aurait annoncé au maire de Bayonne et président de l’agglo Pays Basque, Jean-René Etchegaray, que le projet, controversé au Pays Basque, ne verrait pas le jour. A la place, la SNCF engagerait un investissement de 20 millions d’euros pour rénover la ligne Bayonne-Hendaye déjà existante, a indiqué Jean-René Etchegaray. Voici la réaction du Cade à cette annonce.

La déclaration du maire de Bayonne et président de la collectivité territoriale Pays Basque est intéressante. Elle s’inscrit dans une lignée de personnes qui ont compris enfin que les LGV ne sont plus à l’ordre du jour. Le rapport Mariton, les assises du ferroviaire, NKM (aussitôt recadrée par Juppé et Sarko, Ayrault (remplacé par Valls), les rapports Bianco, Auxiette, Mobilité 21, les rapports de la cour des comptes, le revirement d’anciens pro-LGV dont le spécialiste des transports Crozet et l’ancien député PS Savary, donnaient le tempo depuis plusieurs années.

L’avis négatif des commissaires enquêteurs sur Bordeaux-Toulouse, Bordeaux-Dax, aménagements entrée Toulouse, l’annulation de la DUP Poitiers-Limoges par le conseil d’Etat, l’annulation par le tribunal administratif de la DUP sortie Bordeaux, les dernières déclarations de la ministre des transports, du ministre de l’écologie et du chef de l’Etat dernièrement. Le tout relayé par la presse hexagonale depuis plusieurs années.

Quel contraste avec le début de notre lutte il a 25 ans où tout ce monde-là s’accordait à nous qualifier de passéistes, alors qu’aujourd’hui l’ensemble de nos arguments sont repris largement.

L’abandon des LGV, pourrait aussi ouvrir la voie
à plus d’investissements sur les voies existantes,
mais aussi sur un produit ferroviaire roulant
autour de 200 km/h sur les lignes existantes
et s’arrêtant dans les villes moyennes
et relançant les lignes transversales.

Cette longue liste atteste que nous avons réussi à faire bouger profondément les lignes, que l’on a raison de ne pas accepter l’inacceptable et qu’en unissant très largement les populations, en mobilisant et expliquant sans relâche, la voie du succès est possible.

Pour autant, nous savons que chaque fois que nous avons marqué des points, Rousset, Juppé, Moudenc, Delga, la main dans la main, s’en allaient faire le tour des couloirs ministériels pour empêcher, retarder les décisions d’abandon des projets délirants. Cela en sera de même de cette nouvelle annonce.

Ce qu’il nous manque encore pour que notre victoire puisse être proclamée, c’est le courage politique.

Quand NKM ou Ayrault s’y sont essayés (oui Ayrault pourrait être aussi lucide sur Notre Dame des Landes), ils ont été contournés.

Tant qu’une décision officielle ne sera pas prise, la victoire ne sera pas complète et notre vigilance et notre mobilisation ne doivent pas s’effriter.

L’exemple du Concorde est là pour nous éclairer. Tout le monde savait que c’était un échec commercial, seuls deux appareils continuaient à voler. Pour qu’une décision officielle soit prise, il a fallu le crash d’un appareil.

Nous ne le souhaitons évidemment pas pour le ferroviaire. L’intelligence devrait suffire. Pour autant et pour terminer avec l’exemple du Concorde, son abandon à ouvert la voie à l’Airbus qui, lui, est un succès commercial.

L’abandon des LGV, pourrait aussi ouvrir la voie à plus d’investissements sur les voies existantes, mais aussi sur un produit ferroviaire roulant autour de 200 km/h sur les lignes existantes et s’arrêtant dans les villes moyennes et relançant les lignes transversales. C’est ce que souhaitent les rapports Auxiette et Bianco.

C’est ce que nous souhaitions depuis 1992 et le tout en renforçant le service public ferroviaire. Enfin, pour finir d’être clairs, c’est, dès le début, le concept même des LGV que nous avons remis en cause. Au Pays Basque et ailleurs.

Nous ne saurions donc nous satisfaire de l’abandon au Pays Basque et son maintien ailleurs, dans les Landes, bien sûr, qui ferait peser la menace de relancer un jour la théorie du chaînon manquant entre Dax et l’Etat espagnol, mais aussi sur Bordeaux-Toulouse, Lyon Turin, etc.

Pour terminer, soulignons encore que seule l’implication de tous ceux qui vont lire cette réaction permet ces avancées. Un grand merci donc à toutes et à tous. Et le combat continue.

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