Désolé, cher lecteur, au vu des remarques qui m’ont été faites, je me suis certainement assez mal exprimé dans mon précédent billet. Ainsi, je complète mes propos.
A mon avis, pour la nième fois, il aurait fallu que nous tentions encore un rapprochement avec le PNB Iparralde. Même si cette option était jouée d’avance. L’enjeu départemental était au bon niveau par rapport à une coalition EH Bai/PNB. Tout l’essentiel de la mission du département : le social, les collèges et la solidarité ne devait, sans doute, pas être l’objet de clivages fondamentaux entre ces deux formations.
Ceci d’autant plus que les choix au département apparaissent comme relativement peu différents entre gestion de gauche et de droite : budget de fonctionnement qui a augmenté de façon importante, hôtel du département dont le luxe apparaît comme démesuré, mission de guichet social (RSA, APA …) dont les marges de manoeuvre sont encadrées par l’application des droits et des circulaires, etc. Encore une fois, le personnel politique du PNB d’Iparralde ne peut pas être taxé de capitalisme outrancier et sur les thèmes annexes, qui nous sont chers : développement économique, agriculture territoriale, euskara, qui peut penser que nous ne sommes pas ensemble. Un des points centraux concernant l’évolution souhaitée vers un transfert de compétences, en plusieurs étapes dans le temps, vers la future EPCI unique sera un parcours de saut d’obstacle avec des élus droite et gauche classiques dont les faux discours seront la règle d’or.
Nous avions besoin donc de toutes les voix, surtout dans le cas où il peut y avoir des débats et des votes au département.
Je pense aussi que l’électorat que nous pourrions toucher aurait pu être sensible au travail que nous menons, trop partiellement. On doit dépasser aisément les 25.000/30.000 responsables artisans, commerçants, paysans ou industriels. Ces acteurs participent de fait à la vie du pays, par leurs impôts, les salaires qu’ils payent, les taxes, les collectes de la TVA, les normes qu’ils respectent, les mécénats, les investissements qu’ils réalisent, etc. Nous ne pourrons prendre nos responsabilités dans une structure démocratique décisionnaire sans les associer au développement et aux choix ni en nous passant de leurs voix.
La représentation dans nos listes de candidats aurait donc dû prendre en compte au moins 10% d’élus PNB et… 20% d’acteurs privés.
Voilà ce que je voulais préciser, ceci, je l’espère sans choquer ni désespérer les militants de terrain qui “donnent” plus que moi… j’en ai conscience.
Un des points centraux
concernant l’évolution souhaitée
vers un transfert de compétences,
en plusieurs étapes dans le temps,
vers la future EPCI unique
sera un parcours de saut d’obstacle
avec des élus droite et gauche classiques
dont les faux discours seront la règle d’or.
Michel Godet
Je l’apprécie quand il passe à l’émission “C’est dans l’Air” et je commence à le lire dans ses nombreux écrits. Lui-même se déclare à l’extrême gauche du centre et au moins un de ses ouvrages est préfacé par Michel Rocard, ex-premier ministre de Mitterand. Ses thèses sont souvent à contre courant de la pensée unique. Et ses connaissances en économie sont fortes. Professeur au conservatoire national des arts et métiers et titulaire de la chaire de “prospective stratégique”, il a été membre du conseil d’analyse économique rattaché au premier ministre de 2004 à 2012.
Une des convictions qui lui sont attachées concerne l’activité, l’emploi et la formation : la productivité est haute dans l’Hexagone et les actifs y travaillent plus d’heures qu’en Allemagne (1562h contre 1419h en 2010) mais le nombre d’actifs y est bien plus faible (taux d’emploi des jeunes et des seniors plus faibles). Si bien que pour l’OCDE, c’est le nombre d’heures travaillées par habitant qu’il faut prendre en compte : tout se passe comme si nous ne travaillions que 92 jours par an et par habitant (sur une valeur de 7h par jour), c’est-à-dire 8 jours de moins qu’en Allemagne et 18 jours de moins qu’en Grande Bretagne… La productivité par habitant est ainsi mauvaise dans l’Hexagone mais forte par actif. C’est un paradoxe qui est
utilisé par Michel Godet pour plaider en faveur d’une recherche d’employabilité : les notions de SMIC différencié selon les coûts de la vie du territoire, les emplois aidés avec complément de salaire pour le salarié et charge sociale amoindrie pour la société pour éviter de payer un chômage “pour rien”.
M. Godet insiste aussi sur l’inadéquation du système de l’enseignement : surabondance de diplômés et pénurie de professionnels, apprentissage trois fois moindre que chez notre voisin allemand et 700.000 emplois non pourvus.
Michel Godet insiste aussi sur la trop importante dépense publique : ceci est moins original mais tout aussi fondamental : quand la dépense publique atteint 56% du PIB en 2011, soit 7 points de plus que la moyenne communautaire européenne, il signale qu’il n’y a pas d’autres voies que de réduire les dépenses et d’augmenter les recettes, à défaut, la croissance serait étouffée par le service de la dette.
D’autres considérations sont développées par cet économiste : les sureffectifs et la mauvaise gestion engendrent des taux d’absentéisme, régulièrement épinglés par la Cour des comptes, 22 jours par an dans les collectivités territoriales, 24 jours dans la fonction publique hospitalière. En consacrant 12% de son PIB aux dépenses de santé, l’Hexagone est 2ème au rang des nations dispendieuses mais 9ème pour l’espérance de vie…
Voilà quelques constats de Michel Godet à la veille d’un vote important pour le territoire avec une belle campagne d’EH Bai aux objectifs de laquelle je m’associe pleinement. Tout en espérant que trois de mes amis proches fassent l’effort de choisir car ils avaient décidé de ne pas voter.
Article rédigé avant le second tour.
Pardon ? Pour l’idée de départ je ne dirai pas non, en théorie… sauf que la pratique est là, bien présente au quotidien, notamment des Urruñar avec Mr Jean Tellechea.
Vous écrivez : “Encore une fois, le personnel politique du PNB d’Iparralde ne peut pas être taxé de capitalisme outrancier et sur les thèmes annexes, qui nous sont chers : développement économique, agriculture territoriale, euskara, qui peut penser que nous ne sommes pas ensemble.”
A ces mots je ne peux que réagir quand on voit la politique menée dans une ville de 10 000 habitants qu’est Urrugne avec cet adjoint au maire qui cautionne toute la politique de Mme le Maire De Coral (UMP) depuis déjà 2 mandats. Il s’agit notamment de la politique agricole et de la politique sur le développement économique… et particulièrement lorsque la municipalité oppose ces deux thèmes, comme si l’agriculture ne faisait pas partie du développement économique. Et quel développement ?