Les chambres d’agriculture ne sont plus au coeur des dynamiques agricoles. Le nouveau cadre institutionnel d’Iparralde peut-être aujourd’hui porteur de l’agro-écologie et de la citoyenneté paysanne.
Les principales raisons qui plaident pour la création de l’Office public agricole et Alimentaire commencent à être connues:
- Le fait que l’agriculture d’Iparralde soit atypique avec ses démarches collectives de qualité, ses nombreuses installations, ses fermes majoritairement dans la démarche d’agriculture paysanne, tout ceci porté par les initiatives militantes de terrain,
- Le fait que l’échelon départemental en tant que lieu d’élaboration des politiques agricoles s’efface progressivement au profit de la Région et du local.
- Le fait que justement notre “local” à nous —“Iparralde”— se soit doté d’un cadre institutionnel qui affiche ses ambitions en matière agricole et alimentaire,
- Et le fait que la question agricole ait, sur ce territoire, une histoire très particulière et structurante sur les plans économique, géographique ou politique.
Nous avons là, la conjonction de quatre faits majeurs qui font que “ici” et “maintenant”, il faut poser les bases d’une nouvelle gouvernance des questions agricoles et alimentaires. Une gouvernance innovante à caractère public, respectueuse de la réalité du terrain, et sans hégémonie de la part de quiconque. En seront membres les collectivités territoriales, l’administration, les syndicats agricoles, les consommateurs, les environnementalistes, les structures de développement, et Euskal Herriko Laborantza Ganbara et l’antenne Pays Basque de la Chambre d’Agriculture Départementale reconnues au même niveau comme interlocutrices de la profession agricole auprès des pouvoirs publics.
Tout ceci devrait suffire pour valider la proposition de l’Office mais, il n’y a pas que ça.
Les chambres d’agriculture sont des organismes consulaires fondés en 1924, dans un contexte qui date de près de cent ans. Elles ont eu une fonction incontournable avec la période historique, voici 60 ans, des Lois d’orientation et de modernisation agricole.
Mais depuis bien longtemps, elles ne sont plus le coeur des dynamiques agricoles, elles ne sont plus au coeur des enjeux auxquels doit faire face l’agriculture, elles ne sont plus le pouls du monde paysan. Ce qu’il y a d’innovation (pas au sens de High Tech) dans le monde paysan, ne vient pas des chambres mais des groupes paysans qui cherchent, expérimentent, créent d’autres façons de travailler plus agro-écologiques, d’autres façons de prendre en compte toutes les externalités, d’autres concepts de la compétitivité de l’agriculture, d’autres valeurs qui font l’attractivité du métier et la citoyenneté du paysan.
Les chambres d’agricultures sont loin de rassembler toutes ces énergies et initiatives, et d’ailleurs celles-ci n’ont aucunement envie d’aller, ni ici ni ailleurs, dans ces instances qui se comportent comme les gardiens d’un temple d’un autre temps.
Enfin, il y a l’histoire particulière de ce territoire.
La question agricole en a été un élément constitutif.
Le fait qu’aujourd’hui EHLG soit présente
sur tous les chantiers avec des paysans de toutes obédiences,
qu’elle ait oeuvré dès le début
en faveur d’un cadre institutionnel pour Iparralde…
tout ceci ne peut être jeté par-dessus bord !
Enfin, il y a l’histoire particulière de ce territoire. La question agricole en a été un élément constitutif. Elle s’est exprimée sous la forme de la revendication d’une Chambre d’agriculture du Pays Basque. Celle-ci portait une dimension agricolo-agricole à travers la notion de modèle agricole, citoyenne par l’adhésion large des mouvements sociaux, et politique par la dimension institutionnelle que sous-tendait cette instance. Le très large soutien autour de cette revendication, l’immense solidarité manifestée au moment des procès, toutes les victoires engrangées, la reconnaissance obtenue dès le début auprès des paysans, des collectivités, et de tous les partenaires, le fait qu’aujourd’hui EHLG soit présent sur tous les chantiers avec des paysans de toute obédience, qu’elle ait oeuvré dès le début en faveur d’un cadre institutionnel pour Iparralde… tout ceci ne peut être jeté par-dessus bord !
En matière de gouvernance agricole, le Pays Basque peut être précurseur, comme il l’a été depuis le début de l’aventure “Pays Basque 2010”. Ce que nous proposons ici peut intéresser aussi d’autres territoires. Tout ce qui vient d’en bas n’est pas forcément de nature à remettre en cause la République. L’Etat pourrait avoir l’intelligence de le comprendre.
le grand debat organisé par Macron peut effectivement, s’orienter vers se type de solution. le probléme est dans la redaction de la loi.
code rural Article L511-1
La chambre départementale d’agriculture constitue, dans chaque département, auprès de l’Etat ainsi que des collectivités territoriales et des établissements publics qui leur sont rattachés, l’organe consultatif, représentatif et professionnel des intérêts agricoles. En supprimant le departement 64 et en demandant sa suppression, au profit de la collectivité territoriale a statut particulier ainsi crée, on fait d’une pierre deux coups
donc comme premier pas demandons la suppression du departement.