Samedi 9 octobre, Bayonne – Après une année à peine d’existence, le nouveau mouvement Alda, de défense des milieux et quartiers populaires, a profité de son assemblée générale pour se ré-organiser et renforcer ses équipes. L’objectif est de mieux répondre à l’afflux croissant d’activités et de sollicitations auxquelles l’association doit faire face. L’adoption du rapport moral a permis de mettre en valeur une année d’activités intenses, et de premières victoires encourageantes. Plus que jamais, Alda croit qu’il est possible de changer les choses !
Le mouvement de défense des habitants des quartiers et milieux populaires Alda a soufflé sa première bougie ce samedi au Gaztetxe Zizpa là-même où, un an plus tôt, il avait vu le jour. L’assemblée a fait le bilan d’une année intense et fructueuse, malgré le contexte particulièrement difficile, marqué par deux confinements et un couvre-feu.
500 questionnaires ont été réalisés dans le cadre de l’enquête “Et si ça changeait ?” visant à identifier les problèmes, besoins et aspirations des habitants des différents quartiers populaires de Bayonne. Le journal Alda est distribué tous les trois mois à 20 000 exemplaires devant chaque porte de logement des mêmes quartiers populaires. Le mouvement a ouvert en avril un local place des Gascons et accueille, depuis, les personnes en difficulté qu’Alda défend, accompagne ou oriente : locataires aux problèmes d’insalubrité, d’isolation thermique, de punaises de lit, personnes victimes de procédures d’expulsion de leur appartement ou attendant depuis des années un logement social, immigrés résidant là depuis des décennies et ne parvenant pas à se faire naturaliser, victimes piégées par des contrats abusifs d’entreprises ou compagnies diverses…Le co-président de l’association, Xebax Christy a expliqué que “Le logement apparaissant comme le problème numéro 1 de ces classes populaires, nous avons décidé de s’attaquer aux causes mêmes de ce problème, et pas seulement à ses conséquences. Alda a établi un diagnostic et formulé cinq urgences et séries de propositions concrètes.. Nous avons lancé une campagne qui commence à porter ses fruits pour protéger le parc des locations à l’année destinées à la population locale, parc se faisant vampiriser par les transformations de ses logements en meublés de tourisme permanents, de type Airbnb.”
“Désormais nous sommes sollicités par des habitants d’Anglet, Biarritz, Urrugne, Hendaye, Hasparren, Cambo, Ustaritz etc. Nous mesurons chaque semaine combien une association telle qu’Alda manquait cruellement” estime Ainize Butron, nouvellement élue co-présidente de l’organisation : “Les premières victoires que nous avons remportées ces derniers mois le démontrent : ce n’est qu’en nous organisant collectivement que nous réussissons à nous faire entendre et à nous faire respecter dans nos droits et notre dignité !”.
L’Assemblée Générale a adopté les rapports moral et financier, et élu le nouveau Conseil d’Administration d’Alda (1). Elle a également procédé à une ré-organisation de l’association pour mieux faire face à l’afflux croissant d’activités et de sollicitations. Quatre groupes de travail se sont ainsi constitués, qui seront coordonnés par le Conseil d’administration :
- Le groupe “distributeurs du journal Alda” pour animer le réseau des distributrices et distributeurs du journal
- Le groupe “batailles du quotidien” qui accompagne ou oriente les personnes appelant à l’aide par rapport aux injustices ou problèmes qu’elles subissent
- Le groupe “campagne logement” pour coordonner et animer la campagne d’Alda sur le logement, ses différentes actions et initiatives
- Le groupe “auto-organisation collective” des habitants d’un quartier pour obtenir ou construire des avancées et solutions à certains problèmes ou besoins collectifs du quartier.
“ On voit bien qu’une offensive sociale se prépare, qui va faire suite à la crise sanitaire du Covid, et s’ajouter aux énormes difficultés déjà subies par les habitants. L’objectif de la réorganisation d’Alda est d’être à la hauteur de l’enjeu : sortir du fatalisme et montrer que, face à l’impitoyable loi du marché immobilier, à une entreprise peu scrupuleuse ou à une bureaucratie administrative insensible et bornée, on n’est pas condamnés à se résigner. Les seules batailles perdues d’avance sont celles qu’on ne mène pas.” conclut la coordinatrice générale du mouvement, Malika Peyraut.
(1) Le nouveau CA d’Alda est composé de : Malika Abidallah, Mohamed Boujlal, Ainize Butron, co-présidente, Aurélien Carrodano, Catherine Chantecaille, Xebax Christy, co-président, Magali Etcheverria, Txetx Etcheverry, Imanol Hazarca, Corentin Leclerc, Nerea Peponnet, Malika Peyraut, coordinatrice générale, Emma Tosini