Un an après avoir reçu une délégation du Conseil des Elus à son ministère à Paris où Marylise Lebranchu avait promis de venir au Pays Basque pour apporter la réponse argumentée du gouvernement, la ministre était à Anglet vendredi matin. Mais à l’ordre du jour pas de Collectivité Territoriale simplement une prise de parole devant l’Association des Elus du Littoral.
La plateforme Batera avait appelé à un rassemblement devant l’Espace de l’Océan. Derrière la banderole où l’on pouvait lire «Lebranxü kasu, herria kexu !! Une collectivité territoriale maintenant ! » nous avons tourné le dos à la ministre lorsque celle-ci s’est approchée de nous.
Montrer ce que nous vivons depuis plusieurs mois
Une marque de mépris pour montrer ce que nous vivons depuis plusieurs mois. La demande d’une collectivité territoriale qui reste sans réponse argumentée, les menaces qui pèsent sur les ikastola et les antennes des services publics (CAF, URSSAF…) la ratification de la charte des langues régionales qui a du plomb dans l’aile… Tous les dossiers du Pays Basque sont bloqués à Paris.
Alors que la veille Lebranchu était en Corse avec une proposition de calendrier de discussions autour de la réforme institutionnelle, pour le Pays Basque, nous avons simplement eu droit à un discours méprisant une fois de plus.
Mauvaise foi ajoutée au mépris
La ministre bretonne a expliqué que notre demande n’est pas recevable, qu’il faut piocher dans les outils qu’offre la loi. Mais les gouvernements successifs qui ont mis en place la Collectivité Territoriale de Corse depuis 1991 ou plus récemment le referendum d’Alsace n’étaient pas hors-la-loi ? Le Pays Basque demande simplement l’application d’un article de la constitution française, rien d’illégal en tout cas…
Devant la presse, la ministre a ajouté de la mauvaise foi au mépris. Elle a assurée être mandatée pour trouver une solution à la ratification de la Charte alors que la ministre en charge du dossier Aurélie Filipetti quelques jours auparavant annonçait aux parlementaires que le «processus de ratification est définitivement abandonné». Et pour finir, elle a ajouté de l’amateurisme à ses propos en se disant favorable à la création d’une annexe de la Chambre d’Agriculture. La ministre devrait savoir que cette antenne existe depuis longtemps à Hasparren.
Tous à Mauléon pour faire face au blocage, au mépris et à la discrimintation
Le clou du spectacle aura été de nous expliquer que nous ne pouvons pas obtenir une Collectivité Territoriale car nous n’en sommes pas une. Aussi douloureux à entendre que pour un jeune à qui on justifie un refus d’embauche en lui disant qu’il n’a pas assez d’expérience.
Les exemples se multiplient, les menaces sont de plus en plus nombreuses. Le redécoupage des cantons qui prévoit de rattacher Amikuze et Iholdi au Béarn est une attaque supplémentaire à notre territoire. Face à cette situation de blocage, mépris et discrimination, nous devons apporter une réponse immédiate en étant nombreux et nombreuses le 30 novembre prochain à Mauléon.