L’annonce publiée ce vendredi 15 octobre par la plateforme Airbnb indique comme adresse : 2, rue Amédée Dufourg, 64 600 Anglet et expose diverses photos de l’Hôtel de Ville d’Anglet ainsi que du parc situé juste derrière. Elle précise qu’il s’agit d’une maison chaleureuse « au cœur d’Anglet, une ville qui sait accueillir. (…) Situé en plein centre ville, vous aurez accès aux commerces de proximité et grandes surfaces. Vue sur un parc invitant aux ballades, où vous pourrez admirer des plantes exotiques et même y cueillir quelques olives ! (…) Longtemps bien communal, la maison entière est devenue une magnifique et accueillante résidence de tourisme.». L’hôte proposant cette occasion unique s’appelle Eric Ohetshea…(Cf capture d’écran ci-jointe).
Le numéro de déclaration officielle N°640240020689C correspondant à ce nouveau meublé touristique apparaît bien dans l’annonce Airbnb en question. En effet, les services de la mairie d’Anglet ont bien validé l’enregistrement d’une annonce déposé par « Mafalda Herbienbiorca » et concernant l’adresse « Hôtel de Ville – Rue Amédée Dufourg». (Cf récépissé ci-joint)
Ce gag de l’association Alda a pour objectif de démontrer toute l’absurdité des systèmes d’enregistrement automatique et immédiat des meublés touristiques, qui permet la validation de n’importe quelle proposition, même si elle est illégale, dépourvue des autorisations de changement d’usage nécessaires ou inapte à la location. A contrario, cela montre le bien-fondé des procédures d’enregistrement telles qu’elles sont pratiquées dans des villes comme Biarritz par exemple : on y vérifie si ce que déclare le propriétaire est en adéquation avec la législation avant de délivrer, rapidement, le numéro d’enregistrement demandé.
Selon le quotidien Sud-Ouest du 03/10/2021 citant les propos d’Airbnb, « la plateforme de location entre particuliers annonce qu’elle respectera la réglementation sur les meublés touristiques en décembre 2021 pour Anglet et Bayonne, mais pas Biarritz. » car elle n’estime pas conforme le système d’enregistrement mis en place par cette dernière commune.
Depuis quand l’appréciation d’un quidam sur la conformité ou pas de tel système l’autorise à violer la loi et à le revendiquer publiquement ? Le fait que tel ou tel radar ne soit pas conforme n’a jamais autorisé personne à rouler à 200 km à l’heure sur nos routes ou dans nos villes. La conformité ou non du système d’enregistrement de la ville de Biarritz doit être appréciée par les juges et non par Airbnb. En attendant, Airbnb est tenue comme toute entreprise ou tout citoyen de respecter la loi, qui en l’occurrence lui impose depuis 2017 déjà de retirer les annonces dépourvues de numéros d’enregistrement. La ville de Paris a fait condamner en juin dernier la plateforme à 8 millions d’euros d’amendes pour le maintien de 1010 annonces sans numéro d’enregistrement.
Alda dénonce également le fait que malgré les procédures d’enregistrement en vigueur à Bayonne et Anglet et « jugées conformes » par Airbnb, cette dernière continue d’y publier d’innombrables annonces sans numéro d’enregistrement, alors que – répétons-le – la loi l’interdit formellement depuis 2017 déjà !
Ce n’est qu’une semaine après l’action d’Alda à Biarritz dénonçant ses pratiques de fraude massive qu’Airbnb a envoyé un mail à ses hôtes d’Anglet et de Bayonne pour leur demander « d’ajouter leur numéro d’enregistrement pour pouvoir continuer à accueillir des voyageurs ».
On voit bien qu’Airbnb ne se met à respecter les règles que sous la contrainte. L’impunité à son égard – et à l’égard des autres plateformes internet de locations de meublés de tourisme, comme Abritel ou Le Bon Coin – doit cesser ! Ces violations de la loi, pratiquées au grand jour et assumées de manière arrogante doivent immédiatement prendre fin. Alda va spécialement y veiller et continuer à mettre la pression contre ces plateformes championnes de la fraude dans les jours et semaines à venir. A bon entendeur salut !