Regards sur l’été

arradarra

A quelques jours de l’automne, j’ai jeté un regard sur l’été. Comment oublier ce scandale mondial qui a fait la une du Guardian de Londres, du Soir de Bruxelles, d’El Pais de Madrid et de tant d‘autres : un de nos pelotaris avait tué un coq avec ses dents. Quelques jours après je voyais deux pages entières de mon quotidien préféré, à la louange des courses de taureaux qui devaient avoir lieu à Bayonne en présence du ministre chargé du bien être des animaux. urant tout l’été, les journaux du sud de la frontière n’ont cessé de rivaliser de louanges sur les mises à mort de plusieurs centaines de taureaux. Sans compter les milliers de gens qui ont payé cher pour jouir du spectacle assuré dans les règles de l’art. Moins scandaleux apparemment que la mort d’un coq. A moins que certains journalistes ne se contentent de chercher du neuf pour vendre du papier et faire monter l’audimat.

J’avoue n’avoir toujours pas réussi à comprendre comment des « responsables » politiques ont pu avoir l’idée d’organiser le G 7 à Biarritz, en pleine saison. Pas plus que l’occupation policière du Pays Basque : qu’il fallait assurer la sécurité, d’accord. Fallait-il entasser chez nous plus de la moitié des CRS de France ? Plus de 40 % des gendarmes de Gaule? J’ai rencontré un escadron venu de Cherbourg, un autre des Alpes Maritimes. Pendant plusieurs jours vingt motos, montées par deux policiers chacun, gyrophare en marche, ont sillonné la Côte Basque, créant une sensation d’insécurité. Laissons de côté CIA, Guardia Civil, Ertzaintza eta autres bricoles, Certains magasins étaient barricadés, mais lundi, pas une seule vitre cassée en vue !!! Grâce aux forces de sécurité proclament certains ? Non, c’est parce que les militants indigènes ne sont pas des casseurs, malgré la réputation que l’on nous a faite pendant des années. Il ont réussi une des plus grandes manif que nous ayons connue, sans le moindre petit incident. Un grand coup de chapeau Bizi, G7-ez etc.

Si pareille rencontre avait eu lieu à Paris, les aérodromes de Roissy, Orly, Le Bourget et Villacoublay auraient-ils été fermés comme ce fut le cas de Parme ? Aurait-on neutralisé à Paris, autant de rues qu’ici ?

Le maire de Biarritz s’est félicité de cette pub gratuite , qui attirera encore plus de clients au Pays Basque. Notre pays étant si beau, il faudra bien leur construire des résidences secondaires, ce qui assurera la croissance de l’industrie du bâtiment. Quant aux indigènes ils n’auront qu’à aller se loger en Chalosse. La circulation sur la Côte Basque étant déjà saturée en été, devinez ce que cela donnera. Quant à la pollution… Sensibles à celle-ci l’agglomération nous offre des bus électriques ; elle ne nous dit pas si cette électricité verte nous vient sans produire de pollution … ailleurs.

La construction de deux grues géantes au port de Bayonne est aussi concomitante au G7. « Pour accroître son trafic dès septembre » « accompagner le développement des Laminoirs des Landes» «qu’épaulera la construction du nouveau laminoir (…) avec une capacité d’un million de tonnes ». précisait Sud-Ouest. «Moins de nuisances » « avec de plus gros navires » dixit M Garreta. Pour « retrouver un trafic de trois millions de tonnes d’ici à deux ou trois ans. »

Il paraît qu’un des gros soucis du G7 c’était l’environnement. Les cordons de CRS n’ont pas permis au message de passer localement. On va donc vers davantage de navires marchant au gasoil (gazole) le plus sale du marché. Une augmentation du trafic de camions au port, de voitures pour les ouvriers d’usines. Vers la suppression d’encore plus de terres agricoles pour loger les ouvriers, pendant qu’ils proclament que le respect de ces terres est leur premier souci. Les bergers pourront aller pâturer dans les montagnes du Béarn. On ouvrira pour eux (sur le BAB) une école spéciale pour leur apprendre à cohabiter avec l’ours.

Cela c’est pour le local. Pour ce qui est du mondial qui intéressait davantage le G7, nous avons vu avec plaisir que les feux de forêt en Amazonie inquiètent nos grands. Comment se fait-il qu’ils n’aient pas eu un mot sur ceux d’Afrique, encore plus nombreux ? Ni pour ces émigrés engloutis par la Méditerranée comme des milliers d’autres avant eux

Si les brésiliens brûlent la forêt, tels nos moines défricheurs du Moyen Age, n’est-ce pas parce que l’agriculture industrielle chère à la FNSEA a besoin de plus en plus de soja pour nourrir des troupeaux de mille vaches. C‘est pourtant auprès de la FNSEA que M. Macron a été prendre conseil et non auprès d’ELB. Et c’est la majorité Macron qui a voté le CETA si critiqué tant par les écolos que par les paysans, pourtant si peu enclins à s’entendre.

Je pense que la première retombée du G7 sera de nous montrer une fois de plus que, sauf rares exceptions, nos élus sont des hors-sol, entièrement coupés de la réalité dès qu’ils franchissent les limites de leur canton. Qu’ils vivent coupés des réalités, dans un monde qui n’a rien à voir avec celui du commun des mortels. Quant à la dégradation du climat, elle a de beaux jours devant elle.

Serait-il vrai que les paradis fiscaux auraient pris en charge le coût total de l’opération ?

Soutenez Enbata !

Indépendant, sans pub, en accès libre,
financé par ses lecteurs
Faites un don à Enbata.info
ou abonnez-vous au mensuel papier

Enbata.info est un webdomadaire d’actualité abertzale et progressiste, qui accompagne et complète la revue papier et mensuelle Enbata, plus axée sur la réflexion, le débat, l’approfondissement de certains sujets.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés par les dons de nos lectrices et lecteurs, et les abonnements au mensuel papier : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre.

« Les choses sans prix ont souvent une grande valeur » Mixel Berhocoirigoin
Cette aide est vitale. Grâce à votre soutien, nous continuerons à proposer les articles d'Enbata.Info en libre accès et gratuits, afin que des milliers de personnes puissent continuer à les lire chaque semaine, pour faire ainsi avancer la cause abertzale et l’ancrer dans une perspective résolument progressiste, ouverte et solidaire des autres peuples et territoires.

Chaque don a de l’importance, même si vous ne pouvez donner que quelques euros. Quel que soit son montant, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission.


Pour tout soutien de 50€/eusko ou plus, vous pourrez recevoir ou offrir un abonnement annuel d'Enbata à l'adresse postale indiquée. Milesker.

Si vous êtes imposable, votre don bénéficiera d’une déduction fiscale (un don de 50 euros / eusko ne vous en coûtera que 17).

Enbata sustengatu !

Independentea, publizitaterik gabekoa, sarbide irekia, bere irakurleek diruztatua
Enbata.Info-ri emaitza bat egin
edo harpidetu zaitezte hilabetekariari

Enbata.info aktualitate abertzale eta progresista aipatzen duen web astekaria da, hilabatero argitaratzen den paperezko Enbata-ren bertsioa segitzen eta osatzen duena, azken hau hausnarketara, eztabaidara eta zenbait gairen azterketa sakonera bideratuagoa delarik.

Garai gogorrak dira, eta badakigu denek ez dutela informazioa ordaintzeko ahalik. Baina irakurleen emaitzek eta paperezko hilabetekariaren harpidetzek finantzatzen gaituzte: ordaindu dezaketenen eskuzabaltasunaren menpe gaude.

«Preziorik gabeko gauzek, usu, balio handia dute» Mixel Berhocoirigoin
Laguntza hau ezinbestekoa zaigu. Zuen sustenguari esker, Enbata.Info artikuluak sarbide librean eta urririk eskaintzen segituko dugu, milaka lagunek astero irakurtzen segi dezaten, hola erronka abertzalea aitzinarazteko eta ikuspegi argiki aurrerakoi, ireki eta beste herri eta lurraldeekiko solidario batean ainguratuz.

Emaitza oro garrantzitsua da, nahiz eta euro/eusko guti batzuk eman. Zenbatekoa edozein heinekoa izanik ere, zure laguntza ezinbestekoa zaigu gure eginkizuna segitzeko.


50€/eusko edo gehiagoko edozein sustengurentzat, Enbataren urteko harpidetza lortzen edo eskaintzen ahalko duzu zehaztuko duzun posta helbidean. Milesker.

Zergapean bazira, zure emaitzak zerga beherapena ekarriko dizu (50 euro / eusko-ko emaitzak, 17 baizik ez zaizu gostako).

One thought on “Regards sur l’été

  1. Je suis outrée et vraiment en colère contre cet évènement qui nous a tous ennuyés ! De quel droit ces quelques individus ont décidé de nous envahir fin août, nous interdisant d’aller à la plage ou autre endroit de Btz ? : “J’arrive, alors cassez-vous, faites-nous place !” C’était très intruisif, tous ces flics partout, on se sentait plutôt en état de siège et de conflit qu’en sécurité !!! Et tout ce fric, pour ces messieurs-dames, dépensé (“10 à 15 fois moins cher que les années précédentes”, a dit ce cher Macron…) !!! Pas dans les caisses des commerçants locaux !!! Bravo à cette manifestation d’Hendaye qui a montré au monde entier qu’en Euskarra, on sait dire NON sans violence !!!

Comments are closed.