La Chambre de commerce et de l’industrie du Pays Basque serait-elle en train de revoir sa conception du développement économique pour privilégier la qualité sur la quantité ? L’alternative croître ou rester n’est pas exclusive, il peut y avoir, en même temps, une poursuite de type qualité susceptible par ailleurs d’avoir une conséquence positive sur le chiffre d’affaire.
Sans doute que l’information a échappé au lectorat d’Enbata ou sans doute que “les médias” ont peu relevé le fait, mais quelque chose a évolué dans une partie du credo officiel de notre CCI Euskal Herria. Le petit déjeuner de conjoncture du 20 mars dernier posait la question essentielle de la pérennité des activités du tissu économique de notre périmètre. Rappelons ici que la moyenne de salariés employés par nos 17.000 ressortissants est de 4,7 personnes.
Comme l’a rappelé le président Garreta dans sa présentation “des questions majeures se posent aux entreprises sur leurs stratégies de développement : passer à la vitesse supérieure avec des investissements matériels et/ou humains, et rester à une certaine taille d’activité pour continuer à faire de la qualité dans un cadre de vie et de travail maîtrisé”.
La croissance n’étant pas infinie, puisque le monde est résolument fini, ainsi que le disait un familier de la spéculation boursière : les arbres n’atteignent pas les nuages. Le fameux adage multi-répété dans les chambres consulaires classiques “croissez et multipliez” est ici quelque peu infléchi.
L’alternative croître ou rester n’est pas exclusive, c’est-à-dire que même s’il y a recherche d’amélioration de process (investissement matériel) ou humain (acquisition compétence), il peut y avoir, en même temps, une poursuite de type qualité susceptible par ailleurs d’avoir une conséquence positive sur le chiffre d’affaire.
Quelles voies de développement qualitatif
A taille égale (iso chiffre d’affaire et iso résultat), on se doute bien que la stabilisation de l’effectif et la recherche de la satisfaction des salariés est synonyme de motivation donc d’efficacité. En la matière tout est possible : entretiens réguliers, formation, progression ou/et opportunité de mission, indice, prime, etc. Mais ces marges de manoeuvre existent aussi vis-à-vis de la clientèle. Le souci de répondre à ses besoins, au plus près, est toujours nécessaire. Et dans le cas d’impossibilité, les raisons de ces dernières sont aussi toujours utiles. Développer la qualité, c’est aussi se pencher sur l’intégration dans l’environnement au sens large. Les achats tiennent-ils compte de la proximité des fournisseurs et du degré de qualité (mix prix, délai, historique relation, progression mutuelle). Faut-il vraiment et toujours rechercher le “cost killing” comme un Carlos Ghosn ? Est-ce conforme avec l’ADN de l’entreprise ? Sans évoquer ici les fournisseurs vertueux du type labellisés bio, éthique, etc. Tout cela revient aussi se pencher sur les modes de production (recherche d’économie énergétique), intégration de valeur ajoutée, etc… C’est sur ce type de mission de recherche de sens dans la réalité de la PME ou PMI que la CCI veut et peut se positionner. Elle en a les compétences et elle est en adéquation avec son tissu économique.
Lantegiak dans tout cela?
La dernière réunion de fin avril a soulevé la question des entreprises Lantegiak dans le contexte de leurs responsabilités. Un travail de fond sera mené dans les mois qui suivent et une charte de bonne pratique sera mise au point. Une meilleure cohérence collective est attendue face aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux d’Iparralde. Beaucoup est à faire, il était utile d’initialiser la démarche. Elle devrait être utile et payante pour tous.
Taxe mobilité de la CAPB, carton rouge
Bien entendu, la tâche de la CAPB est immense et la mise en cohérence des dix anciennes collectivités n’est pas simple. Mais la récente décision de ses élus sur la montée en puissance du taux qui impacte les entreprises de plus de dix personnes est trop brutale et nuit à la performance du territoire. Lantegiak s’associe pleinement à l’action “hitza hitz” déclenchée récemment à Hasparren par le président Garreta et les maires de l’intérieur du Pays Basque. Qu’il me soit permis de rappeler que les travaux menés sous le préfet Durand prévoyaient un lissage possible sur douze ans, plus cinq ans de franchise et l’application de la règle “pas de service de transport : pas de taxe”. C’est sur ces bases ainsi que la perspective de faire “mieux avec moins de personnel” que les trois chambres consulaires avaient donné un accord unanime à la constitution de l’EPCI unique. Ce n’est pas l’orientation actuelle, même si les embauches pléthoriques et clanistes faites sous le régime des dix collectivités s’avèrent majoritairement inadaptées à la récente technicité requise. Comment des élus ont-ils pu voter en conscience ces décisions ? Où est la capacité de réflexion de ces élus? Par ailleurs, sur l’ancienne collectivité Acba, les entreprises qui payaient le taux plein car elles jouissaient du service seront-elles amenées à payer moins en se collant à la règle générale? Ce qui serait relativement anormal. Si c’était le cas, la fameuse réciprocité côte/intérieur serait, pour le coup, mise à mal, “les pauvres et éloignés” devant payer pour “les riches de la côte”. Que les élus qui ont voté m’expliquent, y compris ceux dont les idées sont proches des nôtres!
“la croissance n’étant pas infinie, puisque le monde est résolument fini.”
Voilà un language qui vaut son pesant d’or, surtout de la plume d’un acteur de l’économie
J’espère que tu convaincras beaucoup de monde, Pantxoa.
Mais l’économie actuelle peut-elle vivre sans croissance?
Quelqu’un a-t-il idée d’une autre économie possible?
Il parait que ce ne serait pas au programme de Normale Sup, Polytechnique, ENA eta autres Agro
que l’on recommande à nos jeunes.
Xipri