Alors que les municipalités ont entamé le round des délibérations pour ou contre l’EPCI unique du Pays Basque, la tension que les opposants au projet veulent instaurer dans le débat est récemment montée de plusieurs crans. Je ne comprends pas la cohérence de ce groupe d’élus opposés à l’EPCI, dans lequel certains argumentent que la côte va étouffer l’intérieur, alors que d’autres expliquent exactement le contraire.
C’est plus fort que moi : je n’arrive pas à comprendre. Je n’arrive pas à comprendre le risque que prennent certaines personnes, certains élus, à refuser l’opportunité historique qui permettrait au Pays Basque d’avoir, pour la première fois, un cadre institutionnel avec sa représentation et ses compétences propres.
Si j’emploie le mot “risque”, ce n’est pas dans le sens de “menace”, mais tout simplement dans le sens de “responsabilité”. Imaginons que leur message et leur campagne fonctionnent à plein, et qu’au final une majorité de communes ou de la population se prononce contre le projet de l’EPCI unique. Imaginons un instant que cela arrive. Imaginons la responsabilité qu’auront à assumer ceux qui auront lancé cette croisade anti-EPCI et qui auront réussi à briser le résultat de plusieurs décennies d’engagement, d’énergie, de mobilisation, de travail, d’étude et de pédagogie. 2016 sera alors considérée comme l’année historique où le Pays Basque aura dit Non à ce qu’il croyait souhaiter et qu’il était sur le point d’obtenir!
Précipité?
2016, c’est exactement 20 ans après le vote organisé en 1996 par le Biltzar des Communes et qui avait vu 93 maires sur 151 se prononcer en faveur d’un département Pays Basque. Et dire que pour certains tout cela va trop vite ! Surtout qu’entre temps il y a eu mille choses. Citons, entre autres : la manif à 12.000 personnes dans les rues de Bayonne en 1999 pour demander la création d’un département Pays Basque, la position portée par le Conseil des élus et le Conseil de développement lors des Assises des libertés locales en 2003/2004 “Il fait peu de doute
qu’aujourd’hui, pour la plus grande partie des élus locaux, comme pour l’opinion, la création d’une entité administrative spécifique serait la manière la plus simple et la plus symbolique de faire droit à l’attente identitaire”, ou encore les 35.000 personnes qui ont participé à la consultation citoyenne organisée par Batera en 2010. Pourtant, tout cela n’empêche pas certains d’affirmer que tout est précipité. Et je ne détaille pas les innombrables réunions de travail (représentant au total des milliers d’heures et de Km pour les élus et non élus) avec cabinets et juristes lors de l’élaboration du projet de Collectivité territoriale, ou la création de l’EPCI Pays Basque, avec des tonnes d’études et de documents, accessibles à tous.
Comment, toujours les mêmes, peuvent-ils encore prétendre qu’on avance dans une totale impréparation? Non, je ne comprends pas, c’est plus fort que moi ! Je ne comprends pas non plus la cohérence de ce groupe d’élus opposés à l’EPCI, dans lequel certains argumentent que la côte va étouffer l’intérieur, alors d’autres expliquent exactement le contraire. Le collectif affirme être attaché au Pays Basque et avoir été partisan de la Collectivité territoriale que l’Etat a refusée. Je veux bien admettre que cela soit le cas pour certains, mais ce n’est certainement pas la marque de fabrique du groupe dans sa globalité : on connaît leurs positionnements passés sur les questions “basques” en général et institutionnelles en particulier (je ne conteste absolument pas le droit de chacun de penser ce qu’il veut. Ce que je conteste c’est que pour dénigrer l’EPCI, ils mettent aujourd’hui en avant des prétendues convictions
qu’ils ont toujours combattues hier).
Contrevérités flagrantes
Moi aussi j’étais pour la Collectivité territoriale. Je trouve même qu’on l’a lâchée trop facilement, sans livrer bataille, quand le gouvernement a dit “non”. Mais, si on avait continué à nous battre pour la Collectivité territoriale, je ne suis pas sûr que tous ceux qui affirment aujourd’hui être pour cette Collectivité, auraient été à nos côtés dans la bataille. Je ne comprends pas, de la part de ces élus, que des contrevérités, démontrées comme telles (ex. “hausse de la fiscalité immédiate des ménages”), continuent à être affirmées comme vérités sur lesquelles sera fondé tout l’argumentaire anti-EPCI. Ce débat d’idées qui devait “honorer le Pays Basque”, dérive vers une chasse aux sorcières scandaleuse. Il dérive aussi vers des placards publicitaires dans de pleines pages d’un grand quotidien local. Je ne comprends pas que ce quotidien accepte cela. Ce n’est plus la pertinence des idées, c’est la pertinence de l’argent ! Imaginons demain une campagne électorale fonctionner sur ces principes. Je sais que ça existe dans certains pays et on me dira que la pub est l’avenir du débat, mais je considère cela comme une régression. Il y a d’autres choses aussi que je ne comprends pas, comme le fait d’être “contre” aujourd’hui, alors qu’on était “pour” hier, même si on était “contre” avant-hier ! Ce que je ne comprendrais surtout pas, c’est que le Pays Basque, majoritairement, réponde “non”… mais cela n’arrivera pas !
epci pole metropolitain aménagé d’un coté pour les contestataire EPCI unique de l’autre, faut chercher dans le détail la différence. Le mode de fonctionnement est definit par Sarkozy, et sa loi . Olive contre et Brisson pour ca montre autre chose. Les elus socialistes pareils Etcheto contre et à Angelu aussi. il se joue autre chose, pour 2017 surement. Alors disons que pour un EPCI pays basque, on est majoritaire, sur sont fonctionnement on devra améliorer et trouver des voie d’entente . Car on peu faire mieux. mais le théme EPCI pays basque est largement validé travaillons donc tous ensemble pour améliorer son fonctionnement ses compétences et ses finances
Pour avoir participé en 1974 à Arcangues à l’assemblée constitutive de l’Association Pour un Nouveau Département, je mesure d’autant mieux le chemin parcouru depuis cette initiative. Après une reconnaissance nationale par le projet socialiste Pour un Département de Pays Basque et son abandon sur les pressions de Madrid, les propositions de remplacement n’ont cessé d’être revues à la baisse. On nous avait promis une belle maison avec un grand jardin: aujourd’hui il faut nous contenter d’un modeste préfabriqué, l’EPCI. Une réponse pour reconnaître la spécificité basque ? Mais on nous dit que la France va compter des dizaines d’EPCI de ce style, avec autant de communes ! Adieu la spécificité, bonjour le droit commun ! Je souhaite me tromper, mais je crains les lendemains qui déchantent…