Notre quête n’est pas la recherche du Graal ou celle des chevaliers de la Table Ronde mais plutôt la réunion d’une douzaine de camarades passionnés par le personnage hirsute au visage couvert de poils et de suie que certains d’entre eux incarnent une fois l’an : ainsi naissait en 2013 l’association Olentzeroren Lagunak. Nous considérons Olentzero comme une porte d’accès et d’intégration à notre culture et tant mieux si cette porte est ouverte par les enfants… dans un premier temps.
Du noir charbon surgit le feu et la lumière : c’est ainsi que de notre rencontre et de nos réflexions s’est forgée l’ambition qui nous anime de maintenir et de développer la tradition d’Olentzero. A ce stade, Olentzeroren lagunak a posé quelques principes fondamentaux.
Olentzero fait partie de nos mythes et est indissociable de notre culture. Il nous revient de le faire vivre ou revivre en Iparralde où il avait pratiquement disparu. Mais les mythes et les coutumes ne prennent pleinement leur sens qu’au sein des sociétés qui les ont fait naître : notre société évolue et le mythe d’Olentzero doit évoluer avec elle.
La société basque d’aujourd’hui n’est certes plus composée que de Basques ! Une partie importante de la population d’Iparralde n’est pas originaire d’Euskal-Herria. Notre souci permanent doit être de faire découvrir et partager le mythe d’Olentzero non seulement aux Basques, qui n’en ont bien souvent qu’une connaissance sommaire, mais aussi aux personnes venues d’autres régions ou d’autres pays : considérons donc Olentzero comme une porte d’accès et d’intégration à notre culture et tant mieux si cette porte est ouverte par les enfants… dans un premier temps ! La pression exercée par la culture non basque, l’oubli, la méconnaissance voire la condescendance avec laquelle sont parfois considérées les traditions locales mettent en danger celle d’Olentzero.
Gardons donc le cap en évoquant quelques évidences toujours bonnes à rappeler.
Petit à petit la tradition d’Olentzero ne s’adresse plus qu’aux enfants alors qu’elle doit être fédératrice et rassembler l’ensemble de la société : à nous de faire en sorte qu’elle soit partagée par tous même si les enfants restent notre priorité. Olentzero ne peut donc être réduit à un distributeur de cadeaux ! C’est le message d’espérance qu’il véhicule, avec le retour de la lumière, qui doit demeurer la priorité.
Ne le polluons pas par les aspects matériels que nous impose la société de consommation.
Peut-on imaginer Olentzero s’exprimer en une autre langue que l’euskara ? Résolument non selon nous : il semble donc indispensable qu’un traducteur l’accompagne, si cela s’avère
nécessaire.
“Olentzero c’est le Père Noël basque !”
Cette phrase, nous ne voulons plus l’entendre ! Et ne faisons rien, par notre comportement, qui puisse faire penser qu’il s’agirait du même personnage.
A partir de ces réflexions et dans la mesure du possible, nous identifierons et rassemblerons tous ceux qui incarnent Olentzero en Iparralde et tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre
font vivre ce mythe. Nous rechercherons une certaine harmonisation entre les Olentzero, de Tardets jusqu’à Hendaye. Attention ! Il ne s’agit surtout pas d’uniformiser en fabriquant des
clones mais plutôt de tendre vers une homogénéisation.
Nous avons rappelé que la tradition d’Olentzero ne s’adressait pas qu’aux Basques d’origine mais qu’elle devait être partagée par l’ensemble de la société. Nous présenterons donc notre projet à toutes les écoles, bascophones ou non, privées ou publiques. En faisant connaître Olentzero, nous oeuvrerons à notre manière pour la culture basque.
Il est essentiel qu’Olentzero sache précisément à l’avance quand et où il sera attendu !
Notre site web permettra à ceux qui souhaitent organiser sa venue de nous contacter, de sorte qu’un calendrier soit mis en place afin que le maximum de demandes puissent être satisfaites.
Parce que nous sommes de plus en plus sollicités, parce que certains d’entre nous sentent le poids de l’âge sur leurs épaules en plus de celui du charbon et sont fatigués par leur longue
carrière d’Olentzero, nous sommes toujours à la recherche de nouveaux volontaires. Qu’ils se manifestent auprès de nous : nous les conseillerons bien volontiers et les aideront à
faire leurs premiers pas. Et que vive la tradition d’Olentzero !
LA CHARTE D’OLENTZERO :
(Extraits)
Le message d’Olentzero
Dans la mythologie basque, le charbonnier Olentzero apparaît au moment du solstice d’hiver, lorsque les jours sont les plus courts de l’année et que la courbe va s’inverser : il est donc le messager porteur de lumière qui annonce le réveil du soleil et ravive l’espérance. Il véhicule avec lui une ambiance de feu de bois, de cheminée et de chaleur ; il exprime pleinement le cycle de la vie qui renaît et prédit les jours nouveaux.
Le but poursuivi est que le message que transmet l’Olentzero d’aujourd’hui soit toujours le même :
• il annonce le solstice d’hiver, le jour prend le pas sur la nuit, petit à petit le soleil se fait plus généreux et la lumière revient,
• il apporte avec lui charbon, feu, chaleur et lumière,
• la nature et lui ne font qu’un : il appelle à rester humble face à sa force et à la respecter sous toutes ses formes.
La langue
Olentzero ne parle ni ne comprend d’autre langue que l’euskara. Lorsqu’il se déplace dans les écoles bilingues par exemple, les enseignants ou ceux qui accompagnent Olentzero feront office de traducteurs afin que tous puissent se comprendre et échanger.
La façon d’être d’Olentzero
• Si dans un premier temps il effraie les enfants, il exerce une attraction sur eux. C’est pour cela que se crée un échange particulier entre eux.
• Il aime les chants qu’on donne en son honneur et apprécie les dessins qu’on lui offre.
• Sans dévoiler tous ses secrets, il aime parler de son voyage et expliquer par quels chemins il est passé.
• Il demeure volontiers taciturne mais reste généreux et disponible. Toutefois, il garde toujours ce côté mystérieux.