A la suite du rassemblement du jeudi 2 février, au cours duquel près de deux cents lycéens, parents et enseignants de Seaska ont revendiqué le droit de pouvoir passer l’épreuve du Bac en langue basque, Paxkal Indo, président de la fédération Seaska (29 ikastola de la maternelle au lycée), se dit prêt à aller jusqu’au blocage des centres d’examen afin que ce droit soit respecté.
«Malgré les beaux discours, le ministère de l’Education Nationale n’accorde aucune im-portance à l’apprentissage du basque et en basque. Nos élèves font leur apprentissage entièrement en basque et sont obligés de passer leurs épreuves en français» précise Paxkal Indo.
Le président de Seaska s’interroge sur la reconnaissance du système immersif en lan-gue basque, dès lors qu’ au moment d’évaluer le travail effectué durant ces longues années, le basque est mis sur la touche: «Que dire sur la parole donnée par les différents recteurs et inspecteurs? Que dire, sur les objectifs fixés pour la qualité de la langue par les différentes structures publiques rassemblées au sein de l’Office public de la langue basque? La langue basque n’est pas un trésor que l’on garde soigneusement derrière une vitrine dans un musée. La langue basque est une langue vivante et nous exigeons qu’elle ait la place qui lui revient pour les examens».
L’argument prétendant qu’il n’est pas possible d’assurer la correction en basque n’est pas plus recevable. Cela se fait pour le brevet depuis plus de 20 ans et ces dernières an-nées, grâce au travail mené par Seaska et l’Office public de la langue basque, il a été démontré que cela était réalisable et de plus, dans un laps de temps assez court. Le cadre réglementaire existe et sa mise en œuvre technique est tout à fait réalisable, mais la volonté politique n’est pas au rendez-vous.
Et le président de Seaska ajoute: «Nos élèves veulent vivre en basque, apprendre et passer leurs examens en basque. La langue basque a la même valeur que n’importe quelle autre langue».
Seaska appelle à marticiper à la manifestation Deiadar prévue le 31 mars prochain à Bayonne, pour l’officialisation de la langue basque.
Ce qui disent les textes
Article L. 121-3 du Code de l’Education
II. – La langue de l’enseignement, des examens et concours, ainsi que des thèses et mémoires dans les établissements publics et privés d’enseignement est le français, sauf exceptions justifiées par les nécessités de l’enseignement des langues et cultures régionales ou étrangères, ou lorsque les enseignants sont des professeurs associés ou invités étrangers.
Article D334-16 du Code de l’Education
Certaines épreuves ou parties d’épreuve peuvent faire l’objet d’un examen organisé dans les établissements publics ou privés sous contrat en dehors de la session organisée à la fin de l’année scolaire selon les modalités définies par arrêté du ministre chargé de l’éducation.