A la suite de l’initiative d’ élu(e)s abertzale de toute tendance autour de «Bil gaiten» visant à une «démarche de recomposition de l’abertzalisme d’Iparralde en tenant compte des enjeux spécifiques de notre territoire», une partie importante d’AB sous le vocable d’«AB Aintzina», pense que l’on peut réduire la con-currence politique (actuellement trois partis abertzale de gauche et un de droite qui se partagent entre 7 et 15 % des votes en fonction des élections). Parallèlement, il est temps d’engager, comme l’indique Bil Gaiten «un nouvel élan que nous voulons insuffler à la vie publique au-delà du cercle abertzale et qui s’inscrit dans cette ouverture qu’il nous faut désormais organiser notamment lors des consultations électorales». Aussi, il nous paraît important, avant de réactualiser notre projet politique, de se questionner sur un certain nombre d’orientations stratégiques que nous sommes en train de débattre en interne et que nous proposons aussi à la réflexion des structures ainsi qu’aux personnes non organisées désireuses de participer à la construction d’un nouvel espace. C’est en fonction des réponses à ces dix questions que nous nous investirons ou pas dans cette «refondation/recomposition»:
1) Voulons-nous impulser une dynamique strictement politique, civile et démocratique?
2) Voulons-nous organiser un mouvement abertzale de gauche autonome en Pays Basque Nord et qui aura un fonctionnement interne démocratique?
3) Souhaitons-nous mettre en place une coordination des gauches abertzale en Euskal Herria en respectant totalement les différents sigles et en écartant toute volonté d’hégémonisme?
4) Actons-nous ensemble la reconnaissan-ce des trois grands territoires d’EH comme entités ayant chacune ses spécificités politiques et administratives et des rythmes différents?
5) Sommes-nous prêts à développer des réseaux et un partenariat politique sur le territoire français comme européen au travers notamment d’une participation active à Régions et Peuples Solidaires?
6) Posons-nous un soutien indéfectible à la plateforme Batera comme étant l’outil et la méthodologie la plus adaptée pour faire avancer la revendication institutionnelle en Pays Basque Nord?
7) Considérons-nous chaque élection de façon particulière avec des types de scrutin différents (un tour à la proportionnelle ou deux tours au scrutin majoritaire) que nous devons préparer de façon spécifique?
8) Sommes-nous pour un renforcement d’une alternative sociale et écologique?
9) Pensons-nous qu’il y aussi des territoires différents au sein d’Iparralde (Pays Basque intérieur, Côte Sud et BAB) afin d’y développer des stratégies politiques et électorales non uniformes en prenant en compte la sociologie et les résultats électoraux des abertzale dans tous ces territoires?
10) Acceptons-nous l’idée de l’ouverture du mouvement abertzale de gauche à des personnes ou des mouvements non strictement abertzale, notamment lors des con-sultations électorales?
Si les huit premiers points sont actés au sein d’AB, les deux derniers font l’objet de discussions ces dernières années. Au vu de son expérience et de sa maturité à produire du débat démocratique en son sein, nul doute qu’AB, en tant que structure politique propre à Ipar Euskal Herria, restera l’aiguillon nécessaire pour répondre à ce type de questionnement.