L’alliance AB-EE,
le résultat est médiocre.
“A mes yeux, la bonne nouvelle vient du fait que le Sénat passe à gauche, de même que le département; c’était l’enjeu majeur. Quelle gauche, notamment vis à vis de nous, c’est évidemment une autre question… Pour ce qui est du choix d’alliance AB-EE, par contre, le résultat est médiocre. Je ne le reproche en aucune manière aux candidats, ni aux militants qui se sont investis dans une campagne qui m’a paru remarquable et mé-ritoire. Le problème vient en amont, d’un choix qui était voué à l’échec. D’abord parce que l’objectif de faire élire notre candidat en profitant de la vague socialiste supposait de croire en la capacité du PS —régulièrement démentie— de respecter un accord électoral d’aussi grand enjeu, et ce quel que soit le résultat de Bacho au premier tour. Or ce résultat ne pouvait être que faible au vu du type de scrutin, de sa configuration géographique, du nombre de grands électeurs verts ou abertzale. Aussi proches de nous soient les Verts, leurs intérêts électoraux sont avant tout hexagonaux; pas les nôtres. Eux se devaient de se présenter aux sénatoriales, pas nous. Rechercher cette alliance de manière aussi systématique nous éloigne de notre fonction première, de même que les contradictions générées entravent la refondation de notre propre famille abertzale. En somme, de l’eau supplémentaire au moulin d’Euskal Herria Bai en vue des législatives.”
Peio Etcheverry-Ainchart
Malgrè la multiplication des candidats le score obtenu aux 2 tours est honorable.
“Nous savions dès le départ que l’élection sénatoriale était une élection particulière qui ne nous était pas au premier abord très favorable.Malgrè tout l’assemblée d’AB avait décidé d’y prendre part et ce, de façon ouverte et dynamique. L’esprit et la lettre de notre décision d’AG ont été respectés. En partenariat avec EELV, EA et RPS un groupe moteur soudé et dynamique, respectueux de ses différences a fonctionné pleinement et nos candidats ont véritablement “fait campagne et mouillé leur chemise” en parcourant les 159 communes d’Iparralde. Malgrè un contexte difficile de multiplication de candidats, le score obtenu aux 2 tours est honorable (150 et 317 voix). Une erreur technique ou d’appréciation (bulletin de liste) nous coûte 32 voix au premier tour… La présence du PNV et ses 50 voix obtenues aura été également un phénomène qui a joué en notre défaveur.
En se maintenant au second tour et en allant à l’encontre de l’accord technique de second tour, Annie Jarraud-Vergnolle a été en dessous de tout. Nous n’oublierons pas non plus la haine anti-basque d’Habib et d’Uthurry et nous saurons nous en souvenir à l’occasion de prochaines échéances électorales… Par contre les relations avec l’appareil fédéral du PS et Pierre Chéret ont été correctes et respectueuses.
Le choix d’AB s’est avéré être le plus réaliste, le plus pragmatique, mais aussi le plus ouvert et le plus audacieux. Nous avons été l’unique voix des aspirations de Batera teintés il est vrai de propositions encrées à gauche et d’essence abertzale et écologiste.
En ce sens, nous sommes fiers du message porté et de la dynamique de campagne.”
Andde Sainte-Marie
Esperientzia ikusirik galda daiteke balio ote zuen hauteskunde hauetan parte hartzea bainan inportantena da irakaspen guziak zintzoki ateratzea geroari begira.
“2012ko hitzordu politiko nagusiak baino 8 hilabete lehenago Senatuko gehiengoa galtzea porrot larria da frantses eskuinarentzat. Sarkozy eta bere politikaren sinesgarritasuna frango ahuldua gelditzen dira eta diputatuen artean ere urduritasun bizia sortu da legislatiboei begira. Dudarik gabe, Lurralde Elkargoen erreformak, eta bereziki azken hilabeteetan tarrapataka eramana izan den herri elkargoen ber antolaketak, hautetsi askoren artean haserrea piztu dute eta hautes-ontzietan nabaritu da. Sorturiko egoera ez ohiko horrek karta guztiak utziko dizkie eskutan sozialistei, 2012ko hauteskundeak irabaziz gero, aipatzen dituzten funtsezkoa erreformak egiteko (deszentralizazioa kasu). Hitza hitz leloa errealitate bi-hurtuko ote dute orduan?
Emaitzak baloratzeko abertzaleen ikuspuntutik, finkaturiko helburutik abiatu behar da. Helburua, zaila izanik ere, senadore bat lortzea zen, Frantzia mailan adosturiko sozialista eta EELV-ren arteko akordioa baliatuz alde batetik eta bestalde RPS eta EELV-ren arteko aliantza, modu berezi batez deklinatuz hemen. Helburua ez da lortu, bigarren itzulian akordioa ez baita behar bezala errespetatua izan. Egia erran lehen itzuliko emaitza mugatuak ez du indar harreman nahiko-rik sortu bigarren itzuliari begira. Bigarren helburua ere bazen, hots abertzale eta EELV-ren arteko aliantza elektoralaren potentzialtasuna erakustea. Alde horretatik ez da ezer frogatu eta taktika elektoralari buruzko eztabaida bere horretan gelditzen da. Esperientzia ikusirik galda daiteke balio ote zuen hauteskunde hauetan parte hartzea bainan inportantena da irakaspen guziak zintzoki ateratzea geroari begira.”
Jakes Bortayrou
Sauveur Bachoren emaitzak goraipatzekoak dira. Abertzaleek eta ekologistek egin duten aliantziak arrakasta izan du hautetsien baitan.
“Senaturako hauteskundeetan ezkerra izan da irabazlea, bai Frantzian, bai Euskal Herrian. Azken urteetako tendentzia konfirmatu zuten joan den igandeko hauteskundeek. Hein batez, ulergarri ere da: azkenaldiko hauteskundeetan (kantonalak, erregionalak, herriko bozak) ezkerrak gorakada egin zuen eta beraz ezkerreko hautetsi gehiago zegoen. Hauteskunde haien ondorio zuzenak dira joan den igandeko emaitzak. Ipar Euskal Herriari dagokionez, Sauveur Bachoren emaitzak goraipatzekoak dira. Abertzaleek eta ekologistek egin duten aliantziak arrakasta izan du hautetsien baitan. Haatik, Angeluko senatarigai sozialistak ez du tratua bete, eta ez da bigarren itzulitik erretiratu. Nahiz eta Alderdi Sozialistako arduradunek akordioa ez errespetatzea leporatu dioten bere kideari, berriz ere argi gelditu da sozialistengandik ez daitekeela konfiantza osoa ukan, eta etorkizunera begira ere, biziki zuhur jokatu beharko dutela abertzaleek halako akordioen baitan itxaropen ge-hiegi ukan gabe.”
Eñeko Bidegain
L’accord Verts/abertzale
n’a pas fonctionné
On constate d’abord l’échec de l’UMP qui n’est pas pour nous déplaire. Le deuxième constat est que l’accord entre les socialistes et la liste Verts/abertzale n’a pas fonctionnée au second tour et nous préconisons d’abord de faire des accords entre abertzale, de donner la priorité au travail en commun entre abertzale avant d’aller le cas échéant chercher des accords avec des forces politiques hexagonales.”
Xabi Larralde
Le discours de nos candidats a été bien reçu dans les mairies du Pays Basque.
“La surprise n’est pas venue de l’élection difficilement accessible de Sauveur Bacho, mais du renouvellement générationnel voulu par les électeurs sénatoriaux avec l’élection de la socialiste Frédérique Espagnac. Elle arrive en tête devant les vieux briscards de la politique Jean-Jacques Lasserre (Mo-dem) et Jo Labazée (PS). Le Parti socialiste récolte donc un sénateur de plus et participe ainsi à la bascule à gauche du Sénat, et l’UMP perd le sien.
Avec 150 voix au premier tour (8,95%) et 317 au second (18,30%), Sauveur Bacho réalise un joli parcours. Le discours de nos candidats et de Sauveur Bacho en particulier a été bien reçu dans les mairies du Pays Basque par nombre d’électeurs sénatoriaux. Mais d’autres logiques sont en jeu.
Ces élections consacrent un lien fort entre un élu local, un territoire (ici deux) et sa population. Or notre choix d’un bulletin de liste n’a pas favorisé la focalisation du vote sur notre principal candidat S. Bacho; il est plus clair et plus simple de choisir trois bulletins individuels que de panacher bulletins individuels et bulletin de liste.
Il existe aussi un vote béarnais et un vote basque. Bien des votes ne comportaient que des candidats béarnais ou uniquement des postulants basques. L’insuffisance de notre campagne en Béarn, malgré les efforts des candidats, a renforcé cette tendance. Fait aggravant mais pas nouveau, la revendication territoriale basque n’intéresse absolument pas nos voisins, ou bien peu.
Au premier tour, les élus communistes et le Front de gauche qui disposaient de 46 grands électeurs, ont vu grossir leur rang de voix socialistes engagées par David Habib et Bernard Uthurry. Une opération cousue de fil blanc! Arrivé dans un mouchoir de poche devant Sauveur Bacho, leur leader Olivier Dartigolles (166 voix) réclamait que l’accord technique entre le Parti socialiste et notre liste, annoncé avant l’élection, soit cassé à son profit. L’accord a été maintenu.
Que dire du non-respect de cet accord par Annie Jarraud-Vergnolle alors qu’elle s’était engagée à le respecter? Il est impardonnable en politique et lorsqu’on donne sa parole, mais humainement compréhensible. Sénatrice sortante, elle n’avait certainement pas imaginé se retrouver 130 voix derrière Espagnac! Et la lucidité lui a manqué, car elle n’avait aucune chance d’être réélue au 2nd tour sans alliance.
Sans que tout soit parfait, nous avons con-duit une belle campagne, avec une équipe de qualité qui n’a pas ménagé sa peine, et des partis, AB, EELV, EA et POC, solidaires et à la hauteur des enjeux.”
Pierre Espilondo
La vraie radicalité c’est l’échange avec celles et ceux qui pensent souvent différemment de nous!
“Plusieurs éléments doivent être soulignés sur l’engagement d’une démarche plurielle abertzale/écolo à ces élections sénatoriales:
— Les candidats Sauveur Bacho (indépendant), Maixan Berterreche et Michel Poueyts (AB), Alice Leiciaguezahar (EE-LV) secondés par d’autres militants ont rencontré la grande majorité des grands électeurs du Pays basque Nord et ont pu développer les thèmes qui nous sont chers. La vraie radicalité c’est l’échange avec celles et ceux qui pensent souvent différemment de nous!
— Le score de Sauveur Bacho qui fédérait la liste est appréciable. En récoltant 9 % au premier tour et 18,30 % au second, il situe la place de ce fédérateur abertzale/écolo parmi les 1.750 votants, dont seulement 700 issus d’Ipar Euskal Herri. Majoritairement les électeurs béarnais ont voté pour des candidats béarnais et inversement identique pour les élu(e)s du Pays Basque. Résultat: 2 sénateurs béarnais élu(e)s et le 3ème est du pays charnégou! Il révèle plus encore aujourd’hui l’absolu nécessité d’une institution spécifique après les chibouilles bicéphales qui ont émergé de toutes les composantes politiques.
— En étant présents, nous comptons comme assemblage cohérent et bousculons l’ordre établi. Nous avons permis d’éjecter un sénateur UMP et favorisé l’élection d’une sénatrice progressiste qui souhaite une collectivité territoriale en Pays Basque ainsi que l’officialisation de l’euskara et soutient EHLG.
— Ainsi, il est impératif de continuer à officialiser les relations avec le PS tout en étant clair avec les profondes divergences qui nous séparent et de ne pas sombrer dans la caricature et le manichéisme: le PS n’est pas uniforme. Si l’accord technique du second tour avec eux n’a pas été complètement respecté par le maintien dissident de Jarraud Vergnoles, certains comme Pierre Chèret (il demande l’exclusion de l’ex sénatrice PS) et nombre d’élus de base de chez nous ont tenu bon contre les jacobins anti basque représentés par le couple Habib/Uthurry relayés par le trio local Espilondo/Mondorge/Vergnolle.
— Enfin, les abertzale doivent s’appuyer sur ces sénatoriales afin de réfléchir sur les prochaines élections législatives, les objectifs à viser, les alliances à réaliser de façon adaptée à chaque circonscription en tenant compte de nos scores précédents, des enjeux d’un renversement de blocs et de ce que nous pourrions y gagner. Renforçons le mouvement abertzale tout en l’ouvrant!
Jean Marc Abadie