AB : va-t-on rebondir ?

Faut-il s’obstiner à rester replié sur sa famille proche ou devons nous avec force et confiance s’ouvrir à une entité qui ne nous ressemble pas vraiment mais qui pourrait contribuer à faire considérablement progresser notre audience? Au lieu de taper en touche, comment ne pas profiter d’un groupement de forces hétéroclites afin de développer le sentiment d’appartenance au Pays Basque?

Le triple AB
Tandis que l’Agriculture Biologique domine face à l’adversité, Abertzaleen Batasuna se questionne sur son devenir. Le débat stratégique se pose entre celles et ceux qui pen-sent qu’un simple lifting structurel suffira s’appuyant sur l’effet d’une belharra venue du Sud qui nous fera réunir la famille toute proche et les autres qui demandent à entreprendre une révolution interne qui agrandirait la famille jusqu’aux cousins et cousines afin de peser davantage et sans rien renier des fondamentaux.

AB çà alors!
Au-delà des passions et déceptions, investissement financier, batailles personnelles, politiques et querelles de clocher, c’est,
on l’aura compris, vers l’AB rugby Pro que
cet écrit fait (d’abord) référence. Si en tant qu’abertzale, a fortiori de gauche, le regard que nous portons sur le sport spectacle se doit d’être critique sachant que les décideurs de tout poil préfèrent que le peuple se gargarise de pain et de jeux plutôt que de se mêler de ce qui le regarde, nous ne pouvons rester absent d’un tel rassemblement populaire. Certes, des salaires de plus en plus mirobolants, des instances de décisions aux mains des actionnaires et donc du Modem et de l’UMP (ce qui a valu une guerre interne au sein de la droite locale), des places d’a-bonnement de plus en plus chères (27 euros par match du top 14 pour un abonné des tribunes de face), un jeu souvent pitoyable… Tout concourt à une grande fuite en avant. Pourtant, notre engagement d’abertzale ne peut ignorer les enjeux politiques, sociétaux et financiers régissant ce nouvel opium du peuple.

Rubis sur l’ongle
La dernière blague du maire de Bayonne aura été en substance, et sans rire: «Je ne me mêle pas des affaires de l’Aviron Bayonnais. J’ai assez de travail comme çà». Alors, tout le peuple avironard sait bien que les grandes décisions rugbystiques c’est Jean Grenet qui les prend: aller à la quête de nouveaux entraineurs managers (Laporte, Elissalde), ferrailler pour faire virer un président, comme dire non en 2004 à Robert Villenave soutenu par Didier Borotra qui proposait un terrain commun aux deux clubs basques. Résultats: dépense publique de 13 millions d’euros pour la rénovation concomitante des deux stades.

AB dis donc!
A contrario, si l’on croit l’enquête réalisée pour la saison 2008-2009 par la CCI, la somme des effets directs, indirects et induits générée par AB Rugby Pro représente un impact économique pour la ville de Bayonne estimé à 23,1 millions d’euros. On ne peut donc nier les retombées économiques sur la ville et son environnement proche. Comme on ne peut ignorer l’apport de près de 6.000 abonnés (dont les 3/4 résident hors de Bayonne) pour un peu plus de 2 millions d’euros. Là se pose la question de leur représentativité au sein des instances de décisions où seule une place est réservée à un socio.

Le jeu en vaut la chandelle
Aujourd’hui l’Aviron est, avec son meilleur ennemi le BO (13ème), en fâcheuse posture (14ème et dernier du Top 14). Devant le man-que de vision prospective des dirigeants des deux clubs et de leurs maires respectifs et avec la descente en Pro D2 qui se profile pour l’un et/ou l’autre club, la réflexion prendra-t-elle le pas sur l’instinct tripal voire tribal avec la mise en place d’une seule équipe professionnelle estampillée «Pays Bas-que»? Pourquoi ne pas se tourner vers le bassin économique du Pays Basque Sud et sa population pour susciter une vaste adhésion à un projet cohérent et fédérateur? Et dans ce chalenge, les amicales de supporters sous la responsabilité des «Gars de l’Aviron» —la mal nommée— prendront elles conscience de leur force pour accélérer un processus inéluctable si l’on veut en Pays Basque Nord continuer à soutenir un club basque professionnel? Alors, on en fait l’essai et on le transforme?
Jean-Marc Abadie

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